Si Nicolas Sarkozy a reçu le soutien de l’UMP ou encore du patron du PS François Hollande, son incroyable déclaration mercredi lors du dîner annuel du Crif au cours duquel il a exigé que tous les enfants de CM2 se voient confier chaque année la mémoire d’un des 11.000 enfants français victimes de la Shoah dont ils devront connaître le nom et l’existence » – voir notre précédente édition – a soulevé un malaise général. Au-delà même du danger, que nous évoquions hier, du réveil des tensions et des rivalités intra-communautaires, ce projet pose une nouvelle fois le problème de la méthode Sarkozy. A savoir sa propension à instrumentaliser les enfants à des fins politiciennes. Cela a débuté dès son show de lancement de sa campagne présidentielle avec l’apparition de son très jeune fils, Louis, proclamant sur écran géant « bonne chance mon papa ! », les reportages dans la presse pipole qui traduisait déjà une rupture, une dérive à l’américaine qui avait choqué. Sarkozy avait persévéré en se promenant sciemment sous le feu des caméras à Petra (Jordanie) en décembre dernier, avec le fils de Carla Bruni sur ses épaules, le garçonnet étant obligé de dissimuler son visage avec ses mains.
« Affreux sur le plan moral, criminel sur le plan psychologique »
Réagissant à l’annonce de M. Sarkozy devant les convives du Crif, Jean-Marie Le Pen a souligné qu’ « il est affreux sur le plan moral et criminel sur le plan psychologique, d’obliger les petits enfants des écoles à se confronter ainsi, de façon personnelle, à des drames historiques, ce qui revient à leur faire endosser ces drames. Il n’est pas besoin d’être psychologue ou pédopsychiatre pour savoir que nombre d’enfants se sentiront coupables et en seront brisés ». La plupart des responsables politiques, notamment François Bayrou et Dominique de Villepin, des historiens, des psychologues, des pédopsychiatres, des associations de parents d’élèves et des syndicats d’enseignants ont emboîté le pas au Président du FN pour dénoncer la morbidité du vœu du chef de l’Etat. « Le risque », comme l’a noté le Snuipp-FSU, syndicat enseignant majoritaire au primaire, est que l’élève ait un sentiment de culpabilité pour le destin d’un élève dont il n’est aucunement responsable ».
Activisme anti-serbe
Soutenus par Washington et ses affidés de l’Union européenne (Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie etc.), les Albanais du Kosovo devraient proclamer unilatéralement aux alentours du 17 février leur indépendance. Ou comment une province, berceau historique de la foi orthodoxe est devenue en quelques décennies, sous l’effet de l’immigration de peuplement, une terre majoritairement musulmane, a basculé dans la guerre civile, le terrorisme islamo-mafieux et l’éradication des populations serbes. A bon entendeur… Le président kosovar Fatmir Sejdiu, déclarait ainsi que « le destin du Kosovo est l’indépendance et l’entrée dans l’Union européenne et l’Otan », totalement en phase avec Javier Solana, Haut représentant pour la politique étrangère et la sécurité de l’UE, et ex Secrétaire général de l’Otan… (FDA Quotidien du 29/11/2007, 23/01/2008). Fin janvier, les parlementaires du FN, et leurs collègues nationaux autrichiens, flamands et bulgares réunis à Vienne, avaient apporté leur soutien aux nationalistes serbes opposés au démantèlement de leur pays tandis que tous les candidats à la présidentielle en Serbie, y compris l’européiste Tadic, finalement vainqueur face au nationaliste Nikolic (FDA Quotidien du 04/02/2008) proclamaient leur refus de cette partition. Le Premier ministre serbe Vojislav Kostunica a rappelé hier que la Serbie « annulerait » cette proclamation et le Président Boris Tadic a averti que « les relations ne (seraient) plus les mêmes » avec les pays qui reconnaîtraient l’indépendance de cette province, à laquelle s’oppose également l’allié russe de Belgrade. Devant la menace, les serbes du Kosovo (10% de la population regroupée dans le nord de la province) ont annoncé leur intention de « faire sécession en cas d’indépendance ».
Les vrais maîtres de l’UE
La nouvelle a été relayée par Polemia, différents sites de la mouvance nationale, mais a été totalement occultée par les « grands » médias français. Fin janvier le quotidien slovène « Dnevnik » a publié un scoop : « un document interne » du gouvernement américain dans lequel Washington énumérait au gouvernement slovène des « directives » pour exercer la présidence slovène de l’Union européenne. Ce document a été remis par le secrétaire d’Etat adjoint américain aux Affaires européennes, Daniel Fried, à Mitja Drobnic, directeur politique du ministère slovène des Affaires étrangères, lors d’une réunion de travail à Washington le 24 décembre dernier. L’administration américaine fixait ainsi les grandes orientations de ce que devait être la présidence exercée par la Slovénie sur l’Union européenne. La « directive » précisait notamment dans le domaine de la politique étrangère ce qu’il fallait faire pour être agréable à Washington. Par exemple : la Slovénie doit être « parmi les premiers au sein de l’Union européenne à reconnaître l’indépendance du Kosovo », notamment le déploiement « de policiers et de juristes de l’Union européenne malgré les réticences de Moscou et de Belgrade ». « L’existence des « directives » américaines ayant été confirmée par le gouvernement slovène », celui-ci s’est résigné à faire payer un lampiste (…), Mitja Drobnic, le directeur politique qui était allé à Washington chercher la directive ». On peut d’ores et déjà remarquer, relevait encore l’auteur de l’article, que la Slovénie, en bon petit soldat euratlantiste, a ratifié le « traité de Lisbonne », chaudement approuvé par Washington. Et pendant ce temps, comme il l’a fait le 30 janvier lors du colloque de l’UMP sur l’Europe (FDA Quotidien du 31/01/2008), François Fillon « veut endormir les Français », ressort « le bobard éculé » selon lequel « l’Europe servirait de contrepoids aux grandes puissances et notamment aux Etats-Unis ». Comme l’a noté Bruno Gollnisch, « cette affaire n’est qu’un exemple supplémentaire de l’ingérence américaine au sein même des institutions européennes. L’Union européenne devrait ainsi se soumettre au « nouvel ordre mondial ». Notamment via le Traité de Lisbonne, document ratifié par voie parlementaire évitant ainsi toute sanction populaire et qui aligne explicitement la politique extérieure de l’Union sur celle de l’OTAN ».