Bruno Gollnisch était les 22 et 23 février l’invité à Washington du colloque – de très bon niveau – de l’association patriotique American Renaissance. Les conférenciers, principalement des universitaires et des intellectuels américains mais aussi britanniques et allemand – Philippe Rushton, Eugene Valberg, Sam. G Dickson, Fred Reed, Martin O’Toole, Jared Taylor, Michael Walker, Paul Gottfried…– ont traité, sous des angles différents, des graves problèmes que posent à la nation américaine un multiculturalisme qui menace son identité première. Le Vice-président exécutif du FN nous a confié qu’il avait été assez étonné par l’excellente connaissance de ses interlocuteurs de la vie politique française et notamment du très grand intérêt que suscite le Mouvement de Jean-Marie Le Pen dont les faits et gestes, les persécutions dont il est l’objet, sont étudiées et commentées de près par ce public américain… Il a pour sa part prononcé – en anglais – une allocution devant plus de 500 personnes ayant pour thème « Les perspectives pour la France et le Front National ». De prime abord, le dirigeant frontiste a évoqué la création du groupe « Identité, Tradition, Souveraineté » (ITS) au Parlement européen, groupe de députés européens patriotes qu’il présidait et que les nationaux entendent bien reconstituer à l’occasion des élections de 2009. Cette expérience, a-t-il déclaré, a renforcé notre conviction « qu’il est important d’avoir ce type d’arme politique pour avoir un poids réel dans l’Europe et défendre nos identités et valeurs du mieux que nous pouvons (…). Comme tous les patriotes, qu’ils soient européens ou américains, notre combat politique vise à défendre nos identités nationales. Mais nous combattons aussi pour la défense des valeurs qui ont fondé notre civilisation et dont l’Amérique est une des héritières » a-t-il ajouté.
Pour un front commun contre le mondialisme
Bruno Gollnisch a évoqué la communauté de destin des nations d’Europe, « les fondements communs » de celles-ci, « ethniques, linguistiques, culturels et spirituels », les « caractéristiques qui ont créé un territoire géographiquement délimité, avec des frontières externes précises ». « Par conséquent, l’Europe peut être seulement élargie à d’autres pays européens partageant la même culture » et certainement pas à la Turquie, au Maghreb ou à d’autres pays du Proche-Orient comme le souhaite le lobby mondialiste, a-t-il assuré. Les nationaux français représentent « l’indépendance envers les pouvoirs financiers mondialisés, les médias et les lobbies apatrides. L’indépendance envers la politique de Washington aussi longtemps qu’elle servira les intérêts du projet mondialiste, le droit, pour chaque état, de décider ce qui est permis ou pas à l’intérieur de ses frontières ». Aussi, le Vice-président exécutif du FN a rappelé le refus de tous les patriotes du « super-Etat européen » qui se met en place, notamment à travers le traité de Lisbonne, projet de mise à mort des nations libres et souveraines porté par les dirigeants mondialistes, et notamment en France par Nicolas Sarkozy et l’UMPS. Un super-Etat européen qui privera notamment les nations de toute souveraineté en matière de flux migratoires, puisque « la politique d’immigration toute entière échappera à notre contrôle » par le biais des « manœuvres des technocrates européens qui méprisent les identités européennes, comme les technocrates américains méprisent l’identité réelle de l’Amérique ». Mais si l’avenir des nations européennes est lourd de menaces, Bruno Gollnisch a rappelé que les nationalistes ne se laissent pas gagner par un fatalisme étranger au génie de notre civilisation. Certes, Sarkozy a réussi, de manière éhontée, la captation de l’électorat lepéniste, principale cause du revers subi par l’opposition nationale en 2007. Mais le FN a cependant gagné « la bataille des idées », indispensable aux victoires politiques, ce qui ouvre des perspectives d’espoir pour peu que les nationaux sachent les saisir. Aujourd’hui, il est nécessaire que « tous les patriotes se rencontrent de nouveau », tendent la main vers tous ceux « qui ne sont pas hypnotisés par le multiculturalisme ou le métissage – « une religion obligatoire » –, ou cette mondialisation destructrice de nos identités. Ils doivent lutter ensemble pour la survie de leurs nations et de leur civilisation. Cela est nécessaire et ce n’est pas seulement nécessaire, c’est aussi possible. Et pour conclure mon propos, je citerai les propres mots de Jean-Marie Le Pen : patriotes de tous les pays unissez-vous ! » a conclu le député européen FN sous les applaudissements.
Le devoir de Mémoire, le vrai !
Marine Le Pen était mercredi au salon de l’Agriculture où elle représentait le Président du Front National, actuellement en tournée régionale dans le sud de la France – voir nos précédentes éditions. La Vice-présidente exécutive du FN y a reçu un accueil particulièrement chaleureux des représentants de la France des terroirs comme du public. Elle était accompagnée notamment de candidats FN : la conseillère régionale et Secrétaire départemental du Tarn, Marie-Christine Boutonnet, du Secrétaire départemental des Yvelines, Philippe Chevrier, du toulousain Philippe Riey spécialiste des questions environnementales, des conseillers régionaux franciliens Jean-Michel Dubois, Marie-Christine Arnautu et Huguette Fatna (responsable des Dom-Tom), des picards Wallerand de Saint-Just, Vice-président du FN et Nathalie Fauvergue, conseillère régionale, ou encore d’élus et cadres frontistes exerçant le métier d’agriculteur comme Antoine Peyret-Lacombe et Philippe Loiseau. Les médias qui ont suivi pendant trois heures Marine Le Pen n’ont pas relayé ses conversations avec les exploitants et les producteurs. Dommage. Mais le journaliste de l’AFP a interrogé la dirigeante frontiste sur l’avis de la mission interministérielle qui a le même jour jugé « inapplicable » le vœu de Sarkozy de faire parrainer par chaque écolier de CM2 un enfant juif victime de la Shoah. « La maman de jeunes enfants de bientôt 10 et 9 ans se réjouit de cette décision, a-t-elle indiqué. Je regrette que Nicolas Sarkozy lance des idées dont plusieurs sont éminemment néfastes, sans aucune concertation, en écoutant des conseillers qui n’ont aucune qualité particulière, comme Mme Mignon, en créant une espèce de sentiment anxiogène », « J’espère qu’il en tirera des conséquences et cessera ce comportement impulsif et négatif », a ajouté Marine Le Pen qui a de nouveau mis en garde contre « une compétition entre les mémoires, au moment où il faut appuyer plus sur ce qui nous unit ». Aussi a-t-elle suggéré « que chaque classe de CM2 parraine un héros de l’histoire de France, qu’il soit célèbre ou anonyme », afin de « recréer une fierté à l’égard de la France ». Il pourrait s’agir de « héros connus ou inconnus comme les Justes », qui ont sauvé des Juifs pendant la seconde guerre mondiale, a-t-elle ajouté. Et comment au FN, ne pas évoquer la figure de Rolande Birgy, alias « Béret bleu », décédée le 21 avril 2002, authentique résistante qui aida des israélites pendant la Guerre, qui fut décorée de la Croix du Combattant volontaire de la Résistance et, en 1984 à Jérusalem, de la médaille des « Justes entre les nations » (Yad Vashem). Cette catholique de choc apporta son soutien au FN dès sa création en 1972. « La France ne survivra que si elle donne enfin raison à ses Justes d’aujourd’hui, patriotes fervents, qui la défendent contre ceux qui la gouvernent » déclarait-elle il y a quelques années. Ce message, lui aussi, reste plus que jamais d’actualité !