Débute mercredi le sommet de l’Otan à Bucarest, en présence de 60 chefs d’Etat et de gouvernement, du secrétaire général de l’ONU et du Président de la Commission européenne. La veille, de passage à Kiev, George W. Bush a mis la pression sur ses vassaux et fait un pas de plus dans l’épreuve de force avec la Russie – voir notre précédente édition – en déclarant qu’il demanderait aux 25 membres de l’Alliance Atlantique d’accorder à la Géorgie et à l’Ukraine le « Plan d’action en vue de l’adhésion » de ces deux républiques ex-soviétiques au sein de l’Otan. Le même jour se déroulait le débat à l’Assemblée nationale « sans vote » sur l’envoi de renforts militaires en Afghanistan, – 1.000 soldats français supplémentaires selon le quotidien britannique Times, « quelques centaines » selon François Fillon – qui s’ajouteront aux 2.300 hommes déjà déployés sur place. Celui-ci a été l’occasion d’un bel étalage d’hypocrisie UMPS. Le patron des députés PS Jean-Marc Ayrault a ainsi annoncé le dépôt d’une motion de censure pour dénoncer un « alignement stratégique global » de la France sur les Etats-Unis, la politique « atlantiste » de M. Sarkozy. Jean-Marie Le Pen a souligné « l’amnésie » de nos dirigeants. Celle de François Fillon qui a déclaré « qu’il n’y avait pas eu de vote au Parlement pour la première guerre du Golfe. Or il y avait eu un vote, et il avait lui-même voté en faveur de la guerre ». Le Premier ministre a déclaré en outre que « Lionel Jospin avait envoyé des troupes en Afghanistan sans vote du Parlement. Or c’est Jacques Chirac qui avait envoyé les troupes, refusant le vote que voulait Lionel Jospin ». « Quant à Nicolas Sarkozy, il veut envoyer de nouvelles troupes en Afghanistan, alors que pendant la campagne électorale il affirmait que la France devait se « désengager » de ce pays. Et il ne donne aucune explication à ce revirement, ayant sans doute oublié cet engagement de campagne comme un certain nombre d’autres ». Pour le reste, cela fait belle lurette en effet que les dirigeants de l’UMPS communient dans le même tropisme euromondialiste et atlantiste, puisque sur ce sujet, comme sur tant d’autres, rien ne les sépare vraiment. Et ce n’est pas un Bernard Kouchner qui nous contredira… Quelques voix dissidentes se sont cependant fait entendre au sein de la majorité, notamment celle du député Jacques Myard qui a fait mine de découvrir les penchants de M. Sarkozy. Il a dit craindre que « sous prétexte de vouloir réussir la présidence française de l’UE, la France s’aligne sur les positions des partenaires européens de l’Otan ».
Scènes d’émeutes à Créteil
Les manifestations lycéennes contre les suppressions de postes d’enseignants ont été l’occasion pour les jeunes de manifester à leur façon leur attachement à l’Education nationale. A l’heure où le gouvernement se targue de manière assez sidérante d’avoir fait reculer la violence en milieu scolaire, les 100 à 150 lycéens qui manifestaient mardi à Créteil venus des lycées Edouard-Branly et Saint-Exupéry de Créteil en ont fait une éclatante démonstration. Ils ont fortement dégradé le hall du lycée Léon-Blum, frappé une conseillère principale d’éducation puis sont retournés au lycée Saint-Exupéry, dont ils ont cassé les grilles d’entrée et brisé des baies vitrées. Histoire de finir dignement cette manifestation visant à exiger un enseignement de qualité, ils s’en sont ensuite pris en toute impunité à des véhicules en stationnement qui ont été consciencieusement ravagés. Le Ministre de l’Education Xavier Darcos s’est fendu d’une belle lettre type pour dénoncer les « violences ». Les contribuables comme d’habitude paieront les dégâts…
Le cas Bédier
Ex-Secrétaire d’Etat aux programmes immobiliers, ancien député-maire de Mantes-la-Jolie, l’UMP Pierre Bédier, avait été en 2003 l’objet de toutes les attentions du juge Courroye qui soupçonnait que ce dernier ait pu bénéficier de pots-de-vin. La justice s’était intéressée aux relations entre l’équipe municipale de Mantes et l’entreprise Ainett de Michel Delfau. L’ex-femme de M. Delfau avait évoqué l’existence « d’enveloppes », propos corroborés par le comptable de l’entreprise devant le juge, le PDG du groupe Delfau lui ayant confié qu’il effectuait des « versements politiques ». Militant anti-frontiste de longue date, M. Bédier avait été mis en examen pour « corruption passive et recel d’abus de bien sociaux » (FDA Quotidien des 11/09/2003 et 17/01/2004), ce qui n’avait pas empêché ses amis sarkozystes de le maintenir comme tête de liste dans les Yvelines (FDA Quotidien du 23/12/2003). Président du Conseil général des Yvelines, M. Bédier avait été condamné en décembre 2006 à 18 mois avec sursis et 50.000 euros d’amende, et trois ans de privation de ses droits civiques, impliquant son inéligibilité pendant six ans. Mais M. Bédier a fait appel (suspensif). Dans la même affaire, la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris avait lourdement condamné le député-maire UMP de Poissy Jacques Masdeu-Arus et son premier adjoint, Gilles Forray. Pierre Bédier est rejugé à partir de mercredi par la Cour d’appel de Paris pour ces mêmes faits. De manière plus générale, constatons que M. Bédier est surtout généreux avec l’argent des autres. Il prône une réforme de la loi de 1905 afin de permettre le financement de la construction des mosquées par des fonds public, c’est-à-dire l’argent des contribuables français (FDA Quotidien du 20/01/2003), et affirmait encore son désir de réserver des logements sociaux aux familles polygames (FDA Quotidien du 29/11/2005).
Insupportable
Le procès du tueur en série Michel Fourniret, meurtrier et violeur de jeunes filles avec la complicité de sa compagne Monique Olivier, accusée d’être coauteur d’un des sept homicides reprochés à son mari entre 1987 et 2001, se révèle une épreuve de plus pour les familles des victimes. Le premier meurtre retenu par l’accusation, rapporte l’AFP, est celui d’Isabelle Laville, 17 ans, tuée dans l’Yonne en décembre 1987, deux mois après l’installation du couple dans ce département… et quelques semaines après la libération conditionnelle de Fourniret. « Pour l’avocat de la famille, Me Alain Behr, ce crime est clairement « l’acte rituel du pacte satanique » conclu entre les époux, au terme duquel elle aurait accepté de l’aider à « chasser » des filles vierges en échange de son engagement à tuer un ex-mari ». Dans un communiqué, le Front National a pointé l’arrogance d’un Fourniret qui plastronne devant la Cour d’Assises, visiblement, « ne craint en rien la justice des hommes et dont l’avocat rapporte que la perpétuité ne l’effraie pas ». « Cette arrogance est insupportable, elle est fréquente chez les criminels les plus odieux, elle est, pour les victimes, l’autre facette de leur calvaire. Ceux qui ont supprimé la peine de mort pour les meurtriers et violeurs d’enfants portent une responsabilité dans les meurtres d’hier et dans le mépris d’aujourd’hui » a noté le Mouvement de Jean-Marie Le Pen. Faut il rappeler que des assassins multirécidivistes comme les Pierre Bodein, Patrick Trémeau, Jean-Luc Cayez, Michel Fourniret ont tous bénéficié, malgré leurs crimes, de réductions de peine automatiques qu’ils ont mises à profit pour recommencer à violer et à tuer…