Lors de son déplacement début février à la rencontre des salariés de l’usine Arcelor-Mittal de Gandrange (Moselle), où près de 600 emplois sont menacés sur les 1108 du site, Nicolas Sarkozy s’était livré à une charge contre « le capitalisme financier », avait déclaré que « l’Etat s’engagerait le cas échéant à trouver un repreneur et était prêt à prendre en charge tout ou partie des investissements nécessaires ». Des propos qui semblaient déjà en contradiction avec sa déclaration du mois précédent, où il avait confessé que les caisses de l’Etat étaient « vides ». Mercredi, Arcelor-Mittal a confirmé devant son comité d’entreprise européen qu’il allait bien supprimer 575 emplois et que la question de la cession de Gandrange « ne se pose pas ». Interrogé par l’AFP, Elie Cohen, économiste au CNRS, souligne que Sarkozy « a tenté le pari de convaincre M. Mittal de céder son unité ». Mais « à partir du moment où M. Mittal refuse, l’Etat n’a aucun pouvoir. Il est dans les prérogatives d’une entreprise, cotée et dont les actionnaires viennent des quatre coins du monde, de restructurer, pourvu qu’elle respecte le droit du travail. Le gouvernement n’a aucune prérogative sur la stratégie d’un groupe ». Mercredi à l’Assemblée nationale, le secrétaire d’Etat à l’Industrie, Luc Chatel, a avoué implicitement l’impuissance du gouvernement en se gardant bien d’évoquer les fausses promesses de Sarkozy, se contentant d’indiquer que « si nous voulons une industrie performante, il nous faut anticiper davantage et mieux former nos salariés ». Il convient également de rappeler que si cette aciérie a dégagé 8 milliards de bénéfices l’année dernière, le chef de l’Etat sait bien, au-delà même de la scandaleuse ratification parlementaire du traité de Lisbonne, que le gouvernement ne pourrait injecter de l’argent pour sauver les emplois à Gandrange. Chacun sait en effet que l’Europe Bruxelloise, à laquelle les différents gouvernements UMPS ont livré notre pays pieds et poings liés, y mettrait son veto.
« Les ravages de l’euromondialisme »
Ce qu’a implicitement rappelé le Ministre de l’Economie, Christine Lagarde, dès le mois de février en affirmant que M. Sarkozy, ne s’apprêtait pas, selon elle, à « subventionner Arcelor-Mittal »… Nicolas Bouzou, du cabinet Asterès insiste également sur cette impossibilité et relève que « Nicolas Sarkozy avait parlé un peu vite, avant les élections municipales, sans avoir réfléchi à l’impossibilité d’une telle intervention. Aujourd’hui, on se rend bien compte que cela n’est pas possible pour des raisons financières et de concurrence » ; « on imagine mal la Commission européenne donner son aval à une injection d’argent public dans l’usine. Le gouvernement, qui est dans une optique d’économies, n’a plus les moyens d’intervenir dans les entreprises ». Au lendemain du discours sarkozyste prononcé devant les travailleurs de Gandrange, Françoise Grolet, Conseillère régionale FN de Lorraine, avait dénoncé « un nouveau coup d’esbroufe pour anesthésier l’inquiétude des salariés lorrains » et appelé les employés et leurs familles à rejoindre le Front National qui a toujours dénoncé « les ravages de l’euromondialisme » et défendu « les intérêts des travailleurs français, qui sont ceux de la France » (FDA Quotidien du 07/02/2008). Président du groupe FN au Conseil régional de Lorraine, Thierry Gourlot nous a confié que même s’il préférerait bien évidemment que Sarkozy soit en état de tenir ses promesses, il voyait mal comment celles-ci pourraient être « effectives ». Plus largement, « ce drame social à Gandrange qui frappe des centaines de familles lorraines découle de l’idéologie mondialiste des européistes », de « l’absence de véritable politique protectionniste et de préférence communautaire, celle-là même que le Front National appelle de ses vœux ». « Il serait temps d’élaborer une véritable stratégie européenne » note l’élu frontiste, qui souligne qu’Arcelor fut longtemps un groupe franco-luxembourgeois, « afin et que nos fleurons ne disparaissent pas au profit des groupes indiens, chinois voire brésiliens ». Toujours dans le domaine de cette « horreur économique » que vit un nombre croissant de salariés français, Marine Le Pen a dénoncé le 3 avril l’affaire des sept salariés de la teinturerie Staf à Hénin-Beaumont qui viennent de se voir proposer un reclassement au Brésil ou en Turquie à 315 ou 230 euros bruts par mois. « Cette immonde proposition de reclassement », a relevé la Vice-présidente exécutive du FN, « montre que dans la mondialisation « prétendument heureuse » que l’on veut nous imposer, l’immoralité est parfaitement légale ».
Diversion
Si le gouvernement a été silencieux sur les ratonnades anti-blancs à laquelle se sont livrés la semaine dernière des clandestins anjouanais à Mayotte, le psychodrame généré par de la banderole anti-Cht’is déployée samedi lors du match PSG-Lens vire décidemment au grotesque. Ce qui n’aurait dû rester que du domaine de la grosse provocation de mauvais goût, inhérente à la guerre psychologique que se livrent les supporters d’équipes adverses, a pris la tournure d’une affaire d’Etat. Le Premier Ministre François Fillon a exprimé son « dégoût », affichant mardi sa « détermination absolue à ce que ces comportements soient très, très durement sanctionnés ». Le Ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a annoncé avoir « mis en route les éléments de procédure qui pourraient conduire à (leur) interdiction ». L’enquête pour retrouver les factieux a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), tandis que la Ligue de football professionnel (LFP) et la Fédération française de football (FFF) ont porté plainte « pour incitation à la haine et à la violence », plainte à laquelle se sont associés les deux clubs finalistes et… SOS Racisme. La palme de la déclaration la plus surréaliste, pour rester poli, revenant au député-maire de Lens, le socialiste Guy Delcourt, qui a évoqué mercredi des « réseaux beaucoup plus profonds, subversifs » derrière l’affaire de la banderole, appelant la DGSE à s’y intéresser. Jean-Marie Le Pen a raillé cette agitation politico-médiatique : on « atteint les sommets du ridicule et de l’hypocrisie politico-médiatique » a-t-il noté, soulignant que ce genre d’incidents s’observaient « tout au long de l’année ». Le site fdesouche a opportunément mis en ligne un cliché de la banderole déployée lors d’un match par des supporters de Saint-Etienne et visant le PSG sur laquelle on pouvait lire « PSG : Pedo-Sado-Gay ». Celle-ci n’avait pas crée le même émoi médiatique et à notre connaissance Act Up n’a même pas porté plainte…