Victime d’un accident cardiaque l’été dernier, Bruno Gollnisch a laissé passer les dernières élections dans la plus grande discrétion. Il entend se refaire aux européennes avant de briguer la succession de Jean-Marie Le Pen.
Lyon Capitale : Vous ne vous êtes pas impliqué sur les municipales. Est-ce déjà l’heure de la retraite ?
Bruno Gollnich : (Rires) Non non. Je me suis intéressé de près aux municipales, comme je m’occupe actuellement des deux partielles : une cantonale à Lyon, suite à la démission de Michel Havard (UMP). Et une législative à Givors suite à l’invalidation de Georges Fenech (UMP), sur une question purement formelle, suite à un changement de jurisprudence, que je juge d’ailleurs tout à fait excessive et injuste. Mais je n’y peux rien.
Serez-vous impliqué à l’avenir au FN ?
Pour l’avenir du FN, c’est très clair. Jean-Marie Le Pen a dit qu’il voulait être candidat pour un mandat de transition à la tête du parti. Je n’ai pas voulu être candidat contre lui. Je serai candidat au prochain congrès, normalement dans trois ans.
Pourquoi ne vous êtes vous pas présenté contre lui ?
Parce que j’ai mené beaucoup de combats à ses côtés. L’amitié, ça existe en politique.
Pas au point de s’effacer devant sa fille…
Non. Mais avec Marine Le Pen, nous ne sommes pas dans une lutte à couteaux tirés. Elle a parfaitement le droit d’être candidate, comme d’ailleurs n’importe quel adhérent. Et que celui que les adhérents considéreront comme le meilleur gagne… Moi je sers essentiellement des convictions. Je ne suis pas mortifié de ne pas être le premier exposé aux feux de la rampe et même de me tenir dans une relative discrétion médiatique en ce moment. Mais je suis disponible si vos confrères souhaitent m’inviter, que ce soit à la radio ou à la télévision.
C’est vrai que médiatiquement, elle a un peu pris le pas sur vous…
Un peu, c’est un euphémisme. Elle a beaucoup pris le pas sur moi, et même sur son père d’une certaine façon. Elle se défend très bien sur le plan médiatique. Ce sont des qualités qu’elle a, bien sûr, mais ce ne sont pas évidemment les seules qui doivent entrer en ligne de compte. Ça les adhérents du FN en décideront le moment venu.
Les derniers résultats électoraux ne sont pas bons pour le FN…
Les municipales dans les grandes villes nous sont très défavorables. Mais elles ont complètement occulté les cantonales. Or aux cantonales, y compris sur Lyon, on fait des résultats meilleurs, et parfois bien meilleurs qu’aux dernières législatives, qui constituent un peu notre étiage. Il y a énormément à faire. Les européennes ont lieu dans un an, la campagne commence maintenant.
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