Je veux profiter du vote de ce rapport pour souligner le constant décalage qui existe entre les paroles et les actes de l’Union européenne dans certains domaines.
Demander aux États membres de lutter contre le trafic d’organes et de se doter d’un arsenal pénal dissuasif, soit. Mais que faut-il penser quand la Commission et plusieurs de ces mêmes États membres reconnaissent aujourd’hui le Kosovo et ses dirigeants, dont certains sont impliqués personnellement dans un trafic d’organes prélevés sur des prisonniers serbes assassinés dans ce but, si l’on en croit Mme Carla del Ponte, ancienne présidente du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie?
Que faut-il penser quand aucun Etat ne prend de sanctions contre la Chine, ni n’élève de protestation, alors que des témoignages et des enquêtes concordantes ont tendu à démontrer que les exécutions capitales y sont programmées en fonction des besoins d’organes, destinés parfois à des patients étrangers. Qu’est-il prévu, d’ailleurs, pour ces riches Européens qui contournent la pénurie en pratiquant le tourisme morbide qui encourage ces pratiques ?
Le rapport de M. Adamou est étrangement elliptique sur ces sujets. Vœux pieux à l’intérieur, silence de plomb à l’extérieur… Du déjà vu dès que certains pays sont impliqués.