Le rapport de Madame Muscardini ne propose ni plus ni moins que la transformation de l’OMC en un nouveau pôle de gouvernance mondiale, avec un secrétariat dont le rôle et les prérogatives seraient renforcés sur le modèle de la Commission de Bruxelles (effectifs, droit d’initiative…), une assemblée parlementaire etc., le tout en coordination avec les autres organismes qui prétendent à la gestion du monde.
Paradoxalement, il fait l’apologie du consensus, c’est-à-dire de l’unanimité, qui, je cite, « garantit, contrairement à la majorité ou à la majorité qualifiée, l’égalité de tous les membres ». Or, cette égalité est foulée aux pieds dans l’Union européenne.
Paradoxalement encore, il demande que les négociations commerciales comme le règlement des différends incluent clairement des considérations sociales, environnementales et « humanistes », mais que les demandes d’adhésion, elles, ne soient examinées que sous l’angle commercial! Une sorte de justification a posteriori de l’approbation massive, par ce Parlement, de l’entrée de la Chine à l’OMC, alors qu’il se plaint aujourd’hui du dumping social pratiqué par ce pays, sans parler de ses violations répétées des droits de l’homme.