Malgré les vacances en Ile-de-France, malgré un premier mai qui, tombant un jeudi, était l’occasion pour beaucoup de faire le pont, malgré l’absence de joutes électorales dans les mois qui viennent, lesquelles ont toujours un effet mobilisateur, malgré aussi la zizanie que les médias ont tenté de créer dans les rangs du FN ces derniers jours, le défilé en l’honneur de Jeanne et des travailleurs français a été un franc succès. Ceux qui tablaient avec une joie maligne sur la disparition du FN en ont été pour leur frais, même si France Info ou encore Canal plus n’ont pas hésité à affirmer sans rire que le défilé frontiste n’avait rassemblé que quelques centaines de personnes… plus c’est gros, plus ça passe ? En vérité les quelques 3.000 à 4.000 patriotes présents ont entendu un Jean-Marie Le Pen plus pugnace que jamais qui, un an après l’élection du bonimenteur Sarkozy à l’Elysée, a dressé au pied de la belle statue équestre de la sainte et héroïne de la Nation, place des Pyramides, un tableau sans concessions mais véridique de la situation de notre pays. L’intégralité du discours du Président du FN est consultable sur www.frontnational.com. Un défilé qui cette année partait de la place de l’Opéra et s’est déroulé dans une ambiance tonique, au sein duquel la jeunesse était particulièrement présente, que ce soit notamment sous la bannière du Front National de la Jeunesse ou dans le cortège d’Egalité & Réconciliation. Un dynamisme, une volonté de combat, de refus du fatalisme, de la mort lente de notre nation que nous promettent les mondialistes de l’UMPS et leurs affidés, auquel le discours de Jean-Marie Le Pen a fait remarquablement écho.
Un homme libre face à la meute
Entouré sur la tribune par les deux Vice-présidents exécutifs Marine Le Pen et Bruno Gollnisch, du Secrétaire général Louis Aliot, des membres du Bureau exécutif et du Bureau politique, le Président du FN a dénoncé la nocivité de la politique de l’UMP, à la lumière de ses derniers développements. Il a aussi fustigé « une insupportable chape de plomb », « une religion antiraciste » qui « transforme certaines opinions en véritables blasphèmes, et ce qu’il faut bien appeler l’idéologie officielle, impitoyable et totalitaire, asservit le peuple français et consacre un véritable recul de civilisation. Une France qui n’est plus un pays libre, ni d’ailleurs un pays d’hommes libres. Tout le monde se couche, tout le monde s’écrase, tout le monde se tait, pour ne pas offenser les puissants, pour ne pas encourir leurs foudres. Je me fais une autre idée de l’homme, et une autre idée de ma fonction de tribun du peuple. Non, je ne plierai pas face aux oukases de l’orthodoxie officielle. Non, je ne cracherai pas à la figure de la liberté et de la vérité. Je ne fuirai pas. Je ferai face, conformément à ce que j’ai toujours été, conformément à ce que je crois juste, conformément à ce que je suis ». Invité en duplex jeudi soir du JT de TF1, Jean-Marie Le Pen a été questionné sur l’agitation fomentée par certains médias autour de son entretien accordé au magazine Bretons, propos dont il avait pourtant interdit la diffusion. Or, « c’est toute la presse qui les a commenté et qui crée elle-même le scandale qu’elle dénonce » a-t-il relevé. « Encore une fois les Français doivent savoir que la France n’est pas un pays où il existe une liberté d’expression et elle donne cependant des leçons au monde entier, ce qui est à la fois dérisoire et scandaleux ».
« Le syndicat de défense des Français »
Si les défilés assez mornes des centrales syndicales ont fait ce 1er mai la part belle à une revendication conjointe du Medef, à savoir la régularisation des immigrés hors-la-loi, « le FN reste le syndicat de défense des Français » a répété Jean-Marie Le Pen sur TF1. Le Président du Front National a souligné quelques heures auparavant place des Pyramides que « la France ne pourra pas échapper à la submersion migratoire, si elle n’adopte pas le principe vital et même survital que nous voulons inscrire, en toutes lettres tricolores, dans la Constitution de la Vème République, sous le nom de préférence nationale ». Une opposition nationale dont le programme prône « l’immigration zéro, l’insécurité zéro, la préférence nationale totale ! ». « Le FN ne se porte pas si mal que cela et il aura l’occasion de le rappeler lors des prochaines élections, européennes ». « Nous ne faisons pas carrière personnelle, nous servons un idéal. La France et les Français d’abord. L’une et les autres ont encore besoin de nous et tant qu’il en sera ainsi nous répondrons présents » a encore assuré Jean-Marie Le Pen.
« Désamour irréversible »
Un FN bien présent à l’heure où la cote de confiance de Nicolas Sarkozy n’en fini pas de se dégrader. Selon un sondage CSA pour l’hebdomadaire Marianne à paraître samedi, 55% des sondés ne souhaitent pas que M. Sarkozy se représente en 2012. Quant au baromètre CSA pour Le Parisien-Aujourd’hui i-télé à paraître également samedi, il enregistre une nouvelle dégringolade de 2 points par rapport à il y a un mois. Désormais, seuls « 38% des personnes interrogées déclarent faire confiance au Président de la République « pour affronter efficacement les principaux problèmes qui se posent au pays », 57% disent ne pas lui faire confiance (contre 54% début avril). Invité de Canal plus vendredi, Jean-Marie Le Pen y a vu la manifestation de « l’immense déception des naïfs qui ont cru aux promesses un peu fuligineuses de ce prestidigitateur brillant ». « On vit la crise de désamour, qui me paraît irréversible ». Il appartiendra au FN de convaincre nos compatriotes de la nocivité de l’action politique menée par Sarkozy et son équipe, à commencer par les électeurs nationaux qui lui ont accordé leur suffrage en 2007. Mais une étude effectuée par l’institut Opinion Way sur la perception de l’émission télévisée du chef de l’Etat le 25 avril dernier, souligne que d’ores et déjà un électeur frontiste sur deux à ouvert les yeux et n’a pas trouvé Sarkozy « convaincant ». Un bon début !