Louis Aliot, Secrétaire général du Front National, a débuté le 8 mai à Lyon une tournée pour rencontrer les cadres frontistes provinciaux. Celle-ci se poursuit cette semaine, reprendra au lendemain du Conseil National du FN qui se déroulera le 31 mai à Rueil-Malmaison et s’achèvera à la mi-juin en Languedoc-Roussillon et en Midi-Pyrénées. Cette tournée du Secrétaire général vise à dialoguer avec les secrétaires départementaux, élus, secrétaires de circonscription et cadres de contact. Occasion pour Louis Aliot d’expliquer plus avant la nouvelle organisation du Mouvement de Jean-Marie Le Pen présentée lors du XIIIème congrès du FN à Bordeaux au mois de novembre dernier. Mais surtout de faire passer un message simple sur la nécessité de remobiliser l’appareil, du quadrillage militant, sur les vertus indépassables du travail de terrain, mais aussi sur l’importance des relations qui doivent être nouées avec la presse locale. Le dirigeant frontiste souhaite également évaluer la motivation des responsables du FN dans les régions dans la perspective des futures échéances électorales. Il a tenu à juger avec des critères objectifs le travail des représentants de l’opposition nationale dans leur département respectif. Mais Louis Aliot a aussi voulu cette tournée pour être à l’écoute de l’appareil frontiste, « prendre la température du Mouvement ». Ces réunions où la convivialité est de mise, permettent aussi des explications franches, de faire remonter à la direction du FN les suggestions des uns, les regrets des autres, de mettre en lumière d’éventuels dysfonctionnements. D’ores et déjà certains avis formulés par les cadres locaux seront pris en compte, notamment concernant la politique d’adhésion. Louis Aliot s’attache également à dissiper les malentendus entretenus par quelques esprits malveillants gravitant à la marge de l’Opposition nationale, en rappelant avec force que le Front National n’entend pas renoncer à ses « fondamentaux », que sont la défense de l’identité et de la souveraineté nationales. Bref, le Secrétaire général du Mouvement de Jean-Marie Le Pen a invité les cadres locaux du FN à aller de l’avant pour parachever le redressement constaté lors des élections cantonales de mars dernier.
On en voit de toutes les couleurs
Au moins 26.000 d’immigrés originaires du Mozambique, plusieurs dizaines de milliers de Zimbabwéens ont d’ores et déjà fui la multiraciale et très multi-conflictuelle Afrique du Sud alors que les violences xénophobes qui ont débuté il y a deux semaines dans les townships de Johannesburg se sont étendues à plusieurs villes du pays. Les appels au calme du président Thabo Mbeki sont restés lettre morte, même si la situation semble revenir au calme, et on dénombre au moins 50 morts et des centaines de blessés. Les immigrés sont accusés, notamment par la population noire et pauvre sud-africaine, de leur prendre leurs emplois et d’être responsables de l’explosion de la criminalité. Dans son discours à la Nation prononcée dimanche, le président Mbeki a affirmé que ces violences « contredisent tout ce que notre libération de l’apartheid représente ». Nos médias ont été pour le coup beaucoup moins diserts sur la flambée de violences qui a éclaté le 24 mai à Anderlecht en Belgique et qui a vu s’opposer plusieurs centaines de jeunes belges « de souche » et supporters du club de foot de cette ville et d’autres jeunes d’origine immigrée. « Autour de supporters d’Anderlecht, se sont groupés d’autres jeunes blancs du quartier qui criaient “On est ici chez nous !” face à des bandes de jeunes d’origine étrangère qui vociféraient des insultes racistes contre les Flamands, les Belges, les Blancs… ».
Quand le respect n’est pas (plus) là…
Comme l’a noté Alain Escada, président de « Belgique et Chrétienté », « ces incidents d’Anderlecht témoignent de l’échec du multiculturalisme. Dans ces communes multiculturelles, on teste les rapports de force. L’évolution démographique y pèse lourd et permet à certains voyous de croire qu’ils sont les dominants. Et l’impunité de leurs méfaits les conforte dans cette conviction. Il y a peu, des jeunes se sont amusés à tirer sur des voitures de police dans cette même commune d’Anderlecht. Arrêtés, ces jeunes étaient relâchés dès le lendemain. Jusqu’au jour où des gens refusent d’être dominés et font face à ces voyous. Sans doute peut-on trouver de part et d’autre des deux camps des crapules et des braves types. Mais au final il y a là un message important qui se dessine. Un Etat qui fait la part belle aux délinquants, qui leur trouve des circonstances atténuantes, qui les admoneste mais refuse de les punir est un Etat que l’on ne respecte pas. Un pays qui lutte contre le racisme sauf lorsque celui-ci vise ses propres nationaux est un pays qui ne se respecte plus. Si l’on veut que les esprits s’apaisent, avant toute autre condition à la cohabitation de différentes communautés, il faut que la justice soit rendue, que l’ordre règne, que la sécurité soit rétablie ».
Forcément coupable…
La ville de Draguignan était sous tension cette fin de semaine. Une cinquantaine de membres de la communauté du voyage y ont détérioré et brûlé des voitures. Dans la nuit de samedi à dimanche, trois véhicules ont été incendiés dans la cour de la gendarmerie de Brignoles. D’autres incidents ont éclaté dans la soirée devant le palais de justice de cette ville où les gendarmes mobiles ont dû intervenir pour disperser les nomades. Des violences générées par la mort d’un délinquant multirécidiviste membre de la communauté des gens du voyage, Joseph Guerdner, 27 ans, abattu vendredi soir alors qu’il s’enfuyait de la gendarmerie de Draguignan. Il y était gardé à vue « dans une affaire d’agression à main armée et de séquestration d’un chauffeur-routier ». L’AFP précise encore que Jospeh Guerdner « avait été interpellé alors qu’il était sous contrôle judiciaire ». Mais dans ce pays qui marche sur la tête, c’est le gendarme auteur des coups de feu qui a été mis en examen dans la nuit de dimanche à lundi et incarcéré pour « coups mortels ». Le mensuel L’Essor de la gendarmerie et l’Union nationale des personnels retraités de la gendarmerie (UNRPG) se sont déclarés « indignés » par l’incarcération de ce gendarme et ont exprimé « leur total soutien » à leur collègue, tout en présentant leurs condoléances à la famille du défunt. Ils ont aussi précisé que le gendarme « appliquait les prescriptions de l’article L. 2338-3 du « code de la défense » », « qui prévoit que les officiers et les sous-officiers de la gendarmerie peuvent faire usage de leurs armes « lorsque les personnes invitées à s’arrêter par des appels répétés de « Halte gendarmerie » faits à haute voix cherchent à échapper à leur garde ou à leurs investigations et ne peuvent être contraintes de s’arrêter que par l’usage des armes » ».