Monsieur le Président, mes chers collègues, le rapport de M. Markov sur le système de droits de douane préférentiels accordés aux pays en développement est un acte de foi dans les conséquences bénéfiques du libre-échangisme mondial. Et notamment pour les pays les plus pauvres.
Or, quand j’ouvre mon téléviseur et regarde les informations, il me semble que c’est dans ces pays qu’ont lieu les émeutes de la faim. Il me semble que c’est dans le choix des grandes cultures d’exportation au détriment des cultures locales visant à l’indépendance alimentaire, que réside l’une des causes de ces émeutes. Il me semble que 37 années de systèmes préférentiels n’ont pas changé grand-chose à la situation économique et sociale de ces pays et de leurs populations.
Il me semble que si un système met aussi longtemps à concrétiser les effets bénéfiques annoncés par ses partisans idéologiques, s’il laisse autant de monde sur le bord de la route, et ce dans tous les pays, s’il accentue les inégalités et la pauvreté, alors il n’est plus temps de le modifier à la marge. Il faut purement et simplement l’abandonner.