Monsieur le Président, mes chers collègues, les relations avec la Russie, comme l’a dit M. Wojciechowski, l’orateur précédent, sont extrêmement délicates et marquées d’ambiguïté. Je comprends l’attitude, en particulier de nos collègues d’Europe centrale et orientale et des pays baltes, qui ont eu gravement à souffrir de la domination russe à travers la domination soviétique, à travers un système implacable d’oppression des peuples qui, aujourd’hui, a heureusement disparu et régressé. Je crois qu’il faut saisir cette occasion pour nouer des relations plus amicales avec le grand peuple russe qui est indiscutablement un peuple européen et qui en est aujourd’hui un peu la sentinelle, car la Russie est confrontée aux mêmes problèmes que nous; elle est confrontée aux problèmes de la dénatalité, et l’immense espace que représente la Sibérie pourrait être très attractif pour le milliard et demi de Chinois qui considèrent qu’une partie de ce territoire leur a été arrachée.
Je pense que les malentendus qui peuvent exister et subsister avec la Russie et dont nous espérons qu’ils se dissiperont au sommet du 14 novembre prochain sont en partie aussi de notre responsabilité. Nous avons arrimé notre char à celui de la politique américaine, nous avons réintégré – je parle pour la France – l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, l’OTAN, qui était une réponse au Pacte de Varsovie. Au moment où ce Pacte de Varsovie a disparu, je pense que cela peut aussi légitimement susciter la méfiance de la Russie à notre égard et je souhaiterais voir ces malentendus se résorber de façon bilatérale.