Le décès accidentel, d’une crise cardiaque samedi, au Centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes, d’un Tunisien clandestin de 41 ans « sous le coup d’une interdiction définitive du territoire français » a mis le feu aux poudres. Sa mort a entraîné un rassemblement dimanche devant le bâtiment de groupuscules extrémistes regroupés au sein d’un collectif dit de « défense des sans-papiers » qui se sont évertués à faite monter la pression. Un incendie a totalement ravagé quelques heures plus tard le CRA, où sont retenus des immigrés en attente d’expulsion ou de libération, certains d’entre eux ayant mis le feu à leur matelas. Comme d’habitude les contribuables paieront les conséquences de ce feu de joie. Dans la confusion qui s’en est suivi, plusieurs immigrés illégaux en ont profité pour s’évanouir dans la nature. Ce décès a été le prétexte que cherchait les habituelles officines et groupuscules – Cimade, MRAP, LDH, France Terre d’Asile, Réseau Education Sans Frontières (RESF) – pour dénoncer des « atteintes au droit de l’homme ». Et à des politiciens socialistes, communistes et écolo-gauchistes comme David Assouline, Jean-Pierre Brard ou encore Noël Mamère pour faire leur numéro clientéliste devant les caméras, clamer leur « indignation », leur soutien à la « révolte des sans-papiers ». L’UMP, par la voix de l’un de ses porte-parole, Frédéric Lefebvre, a mis en cause lundi, « des collectifs (qui) viennent faire des provocations aux abords de ces centres au risque de mettre en danger des étrangers retenus ». Certes, mais c’est oublier la responsabilité du gouvernement. Sarkozystes au pouvoir qui on fait dans ce dossier l’étalage de leur faiblesse et de leur laxisme, en fixant des quotas d’expulsion des clandestins dérisoirement bas au regard de la gravité de la situation. Et qui dernièrement encore, ont encouragé l’immigration clandestine en faisant procéder en Ile-de-France, sous la pression du Medef et de la CGT, à des centaines de régularisations d’immigrés en situation irrégulière ; ce qui ne peut qu’encourager les revendications des groupuscules qui instrumentalisent ces immigrés-là.
Votes communautaires
Les représentants des communautés mahométanes et juives élisaient leur « chef » cette fin de semaine. Sans surprise Mohammed Moussaoui, a été élu à la tête du Conseil Français du Culte musulman (CFCM) à la suite de négociations entre les autres obédiences de cette usine à gaz. Le représentant de la communauté algérienne modéré, Dalil Boubakeur, avait renoncé à concourir à cette élection (FDA Quotidien du 09/06/2008). Gilles Bernheim, agrégé de philosophie, a lui été élu Grand rabbin de France par l’assemblée générale du Consistoire, face au sortant Joseph Sitruk. Si tout deux sont des juifs de strict « orthodoxie », la campagne a cependant été féroce pour être nommé à la tête de ce « magistère moral », expliquait un article du Figaro le 19 juin. Chaque candidat était « entouré d’un staff et de soutiens importants, capables de financer des campagnes de publicité dans la presse communautaire qui ont atteint des dizaines de milliers d’euros. Ce déploiement de moyens disproportionné annonçait la violence des attaques qui ont émaillé la campagne. Dans une lettre ouverte largement diffusée sur internet, un proche de Joseph Sitruk, le rav Brandt de Sarcelles, s’en prend à Gilles Bernheim, ouvertement accusé d’être trop proche des catholiques. Le rabbin a récemment publié un livre avec le cardinal Barbarin, dont des passages tronqués viennent désormais étayer l’accusation. Plus grave encore, la lettre semble justifier la crucifixion de Jésus, en empruntant une phrase du Talmud ». Toujours selon Le Figaro, M. Bernheim est « plus austère » que M. Sitruk, « mais se montre plus ouvert au monde qui l’entoure. Il considère qu’il est du rôle du grand rabbin d’apporter un regard juif sur les questions de la société française ». « Et pas uniquement sur les affaires communautaires ».
« Des incidents à caractère intercommunautaire »
Invité de RTL lundi, Gilles Bernheim a jugé « probable » mais « pas certain », que l’agression contre un jeune juif, samedi soir dans le quartier des Buttes-Chaumont (XIXème arrondissement), ait revêtu une connotation antisémite. Des « intimidations, des menaces à l’égard des juifs, pèsent dans certains quartiers de Paris ou de la région parisienne depuis assez longtemps, c’est-à-dire depuis la deuxième Intifada, depuis le début des années 2000 », a-t-il déclaré. « Ceci étant, il y a des quartiers de Paris qu’il n’est pas bon, même l’après-midi, lorsqu’on est juif et que l’on porte une calotte sur la tête et pour des jeunes filles ou des adolescentes sans signe distinctif, de traverser », a-t-il affirmé. Cette sauvage agression du jeune Rudi, 17 ans, à coups de barre de fer par une bande de jeunes noirs a soulevé une vive émotion au sein de la classe politico-médiatique. Cinq mineurs ont été placés en garde à vue par la police. Reste que ce jeune homme, toujours en coma artificiel lundi, n’était pas un inconnu des services de police. Il avait été placé en garde à vue avec trois de ses amis par les forces de l’ordre le 9 décembre 2007, aux abords d’une manifestation juive à Bercy pour Hanoucha, « après des incidents à caractère intercommunautaire » avec une bande de jeunes maghrébins. Bref, comme l’ont souligné certains médias avec un humour involontaire, Rudi n’était pas « un enfant de chœur ». Les membres de la communauté juive ont vu majoritairement un acte d’antisémitisme caractérisé dans cette agression, à l’instar de Sammy Ghozlan, président du Bureau national de Vigilance contre l’antisémitisme. Des appels à la vengeance ont éclaté dès samedi soir, au moment où les renseignements généraux (RG) ont fait état de « plusieurs tensions et vifs incidents à caractère communautaire » depuis deux ans dans ce même quartier.
« … pas d’avenir dans une société multiculturelle » ?
Bref, une nouvelle manifestation des tensions ethnico-religieuses propres aux sociétés multiculturelles telles qu’elles existent, de manière récurrente, entre juifs et noirs notamment aux Etats-Unis dans certains quartiers de New York. En voyage d’Etat en Israël à la tête d’une délégation française dans laquelle on apercevait Enrico Macias, Arthur, Régine, Alexandre Arcady ou encore Simone Veil, Nicolas Sarkozy a condamné sans surprise, à l’instar de M. Fillon cette agression. Le chef de l’Etat a fait part de sa « profonde indignation » et « sa totale détermination à combattre toutes les formes de racisme et d’antisémitisme ». Il a recueilli le satisfecit du Premier ministre israélien Ehud Olmert pour avoir « férocement » « combattu l’antisémitisme » depuis son passage au ministère de l’Intérieur. Rappelons qu’une personnalité emblématique de la communauté comme Alain Finkielkraut n’avait pas hésité à déclarer que « les juifs de France n’ont pas d’avenir dans une société multiculturelle », celle-là même que célèbre M. Sarkozy et les partis de l’Etablissement à longueur de discours. Cet intellectuel juif notant encore que « ceux qui croient qu’il n’y aura plus de problèmes dans les banlieues le jour où les Israéliens concéderont un Etat aux Palestiniens se trompent ! ». Au-delà, il convient de rappeler que les violences à caractère raciste, ce sont très majoritairement les Français de souche qui en sont victimes quotidiennement, sans que cela n’émeuve outre mesure nos grandes consciences.