Monsieur le Président, mes chers collègues, Je retiens du rapport de M. Brok sur l’élargissement que toute nouvelle adhésion ne peut être un succès que si, je cite « il existe un soutien de la population, clair et inscrit dans la durée ».
Cette phrase semble bien hypocrite, quelques jours à peine après la réaction méprisante de l’Eurocratie au « non » clair des Irlandais au traité de Lisbonne, qui n’est lui-même que la répétition des « non » français et néerlandais de 2005. Ou encore après le remplacement, dans la Constitution française, du référendum obligatoire sur les adhésions à l’UE, au profit d’un pseudo référendum « d’initiative populaire » qui dépend en fait du bon vouloir de l’Assemblée et du Sénat.
Mais il est vrai que M. Brok, sachant que l’immense majorité des Européens est contre l’adhésion de la Turquie, n’envisage même pas une consultation des peuples par référendum. Il ne retient, pour obtenir le soutien suscité, que la bonne vieille propagande en direction des opinions publiques jugées ignorantes voire primaires.
Si M. Brok et ses semblables européens ou nationaux craignent – ou méprisent – tant le peuple, ils devraient avoir au moins la décence de ne plus se présenter à ses suffrages. La démocratie en Europe en serait certainement renforcée.