L’accord général sur le commerce des services (AGCS) qui prévoit la libéralisation des services au niveau mondial et que le rapporteur souhaite ardemment voir conclu, n’est en réalité qu’une directive Bolkestein à l’échelle mondiale. Le « plombier polonais » d’hier sera demain chinois ou pakistanais.
La seule exception concerne les « services fournis dans l’exercice du pouvoir gouvernemental » qui « ne sont fournis ni sur une base commerciale, ni en concurrence avec un ou plusieurs fournisseurs ». Autrement dit, seules la police, la justice, la diplomatie et l’armée ne sont pas concernées. En revanche, l’AGCS sera une étape supplémentaire dans le démantèlement des services publics initié par la Commission il y a quinze ans au nom de la concurrence et du marché intérieur.
Aujourd’hui, l’Union européenne pense pouvoir se prévaloir d’un avantage compétitif et argue d’une accessibilité insuffisante de ses prestataires aux marchés des pays tiers. Mais il en sera des services comme de l’industrie : délocalisations et désertification, avec, en prime l’importation du dumping social. La relativisation des normes sociales, environnementales ou de qualité, qui ne doivent pas devenir, selon le rapporteur, des entraves au commerce, porte en germe une aggravation de la désintégration du modèle social et économique européen.