Comme beaucoup de textes de cette assemblée, le rapport de Mme Iotova est un exemple d’apparente bonne idée et de titre trompeur. Une lecture superficielle pourrait faire croire qu’il s’agit de protéger les consommateurs en les informant sur leurs droits et en les éduquant en matière de services financiers, bref d’en faire des interlocuteurs responsables et avertis de leur banque.
En réalité, il s’agit d’en faire dès le plus jeune âge (dès l’école primaire semble-t-il) de parfaits petits clients d’un système financier avide de leur épargne mais avare de ses prêts, d’accepter comme normal n’importe quel produit financier que les pseudo-initiés qualifient de complexe et qui, pour la plupart, sont simplement aberrants, de faire sagement leurs comptes et de préparer leur retraite (auprès des banques!) même s’ils cotisent par ailleurs à des systèmes publics obligatoires…
Au moment où le système financier mondial vient de montrer sa perversité, où les banques renâclent à octroyer des crédits aux entreprises et aux particuliers malgré les centaines de milliards d’aides publiques débloquées, où travailleurs et PME font les frais d’une folie financière toujours d’actualité et où les « grands » de la planète font semblant d’engager des réformes pour mieux faire durer le dit système, le moins que l’on puisse dire est que ce rapport ne nous convainc pas.