Nicolas Sarkozy a finalement décidé de s’impliquer dans le débat sur l’identité nationale qui lui échappe avec la publication d’une tribune dans le quotidien Le Monde. La manœuvre politicienne expliquant la mise en avant de ce thème par l’UMP a en effet complètement échoué.
Comme le souligne un article paru dans La Tribune ce mardi, « en lançant ce débat (sur l’identité nationale), le ministre de l’Immigration Eric Besson n’avait pas fait mystère de son ambition de déstabiliser la gauche et de ramener dans le giron de la droite républicaine des électeurs du Front National, après la publication de sondages montrant une remontée des intentions de vote en faveur de l’extrême droite pour le scrutin des 14 et 21 mars « .
Mais ce discours gouvernemental visant à draguer l’électorat patriote, se heurte à la réalité des faits, à savoir la poursuite d’une immigration de peuplement qui justement constitue une des principales menaces pesant sur notre identité. Lundi à Dakar, Eric Besson a martelé que la politique de l’UMP ne vise pas à édifier « une forteresse ou une barrière à (l’) entrée » en France. Il n’a pas hésité à tordre la réalité historique en affirmant que notre pays « a toujours été une terre d’immigration, de passage, de brassage et de d’intégration ». Les historiens sérieux savent pourtant que notre pays s’est singularisé entre le Vème siècle et le début du XXème siècle par une grande stabilité dans les composantes de sa population.
Il a fait également volontairement l’impasse sur un point essentiel à savoir que si les étrangers d’origine européenne, partageant les mêmes valeurs et la même civilisation helléno-chrétienne que les Français de souche se sont parfaitement assimilés, ladite assimilation est nettement plus problématique avec des populations venues d’aires culturelles et religieuses fort différentes. A fortiori quand la poursuite de l’immigration de peuplement obère grandement la possibilité même de l’intégration…
Or, l’ex cadre du PS Besson s’est félicité du fait que la France de M. Sarkozy « accueille sur son sol 200.000 étrangers au titre du long séjour chaque année (qu’elle) accorde la nationalité à 110.000 personnes par an (et que) 30% des mariages (en France) sont des mariages mixtes ». Bref a-t-il implicitement avoué, les grandes orientations de la politique d’immigration des années Mitterrand et Chirac sont maintenues…