Amar, un adolescent de 12 ans a été tué au cours d’une fusillade dimanche dans un quartier « pluriel » du 8e arrondissement de Lyon. Selon les premiers éléments de l’enquête confiée à la brigade criminelle de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Rhône, « trois à cinq individus encagoulés » et « armés de deux armes longues », une « carabine » et une « arme 7,62 mm de type fusil mitrailleur », ont ouvert le feu sur un groupe de jeunes depuis leur véhicule dont les plaques avaient été occultées.
Une jeune fille d’un quartier voisin serait venue le jour même acheter des cigarettes dans un tabac-presse place Latarjet, où a eu lieu le drame, et à sa sortie, des jeunes présents lui auraient adressé des « propos salaces et des moqueries ». Elle s’en serait plainte auprès de jeunes de son quartier qui seraient revenus pour laver l’affront. 500 personnes, ont participé lundi à une marche silencieuse en hommage à la victime.
Si la police s’est refusée à voir dans ce drame les conséquences d’une « guerre des bandes », il n’en reste pas moins que les armes utilisées et l’expédition meurtrière mise sur pied nécessite tout de même un réelle organisation…
Une enquête sur les bandes révélée en novembre par l’Observatoire national de la délinquance (OND), mais effectuée en 2007 auprès d’un échantillon de collégiens français -3.339 adolescents de 12 à 16 ans- indiquait que 8% des jeunes interrogés revendiquent leur appartenance à des « bandes délinquantes ».
Au nombre des enseignements de cette enquête, les auteurs précisent que la « masculinité est forte » dans les bandes mais qu’il ne faut « pas sous-estimer le nombre de filles présentes », notamment pour ce qui est des vols en magasin.
65% disent ne jamais lire, font beaucoup de sport et regardent souvent la télévision. La vie familiale est pour eux « secondaire ». Ils ne viennent pas d’une « famille dissociée ni laxiste », relèvent encore les chercheurs ajoutant que « le fait d’être en Zone d’éducation prioritaire (ZEP) augmente, mais à peine, le risque « de faire partie d’une bande ».
La « nouveauté », selon eux, réside dans le fait que les bandes délinquantes ont à 80%, plus d’un an d’existence et plus du tiers plus de quatre ans. « Il ne s’agit pas de dire que ce sont des groupes mafieux », écrivent-ils « mais de suggérer que ce type de délinquance, ancré de longue durée dans le paysage urbain français, nécessite des réponses de toute aussi longue durée »…