Le cas Frêche continue de faire l’actualité en ce début de semaine. Martine Aubry a annoncé que Le bureau national du PS «prendra une décision mardi sur (sa) proposition », celle de susciter une liste dissidente face à la candidature du président sortant de la région Languedoc-Roussillon, qui serait conduite par le maire socialiste de Montpellier, Hélène Mandroux.
« Il vaut mieux perdre une région que son âme » ont expliqué notamment Mme Aubry et M. Bartolone, qui voient ainsi s’éloigner leur rêve d’un grand chelem du PS aux élections régionales… Ne manquant jamais une occasion d’épingler ses petits camarades, Julien Dray a reproché hier sur le plateau de Canal Plus à la direction du PS «d’improviser une nouvelle stratégie à la dernière minute» . Je ne pense pas que» Georges Frêche «soit un antisémite», a-t-il déclaré, même si ses propos évoquant «la tronche pas catholique» de Laurent Fabius sont «choquants».«Moi, je n’ai pas attendu, pour condamner Georges Frêche, ses dernières déclarations» a-t-il ajouté.
M. Frêche peut toujours compter cependant sur de nombreux soutiens politiques et associatifs dans « sa Septimanie », même Gérard Depardieu est venu raconter dans les colonnes du Parisien, tout le bien qu’il pensait de ce dernier…
Ce même quotidien publie aujourd’hui des extraits d’une « lettre personnelle d’explication » et non d’excuses, adressée à Laurent Fabius par Georges Frêche. Il y précise que l’expression employée et qui a lui a été reprochée, «n’a pas de connotation religieuse». «Tu connais depuis longtemps mon amitié pour Israël. L’action que j’ai conduite en faveur de la communauté juive en porte le témoignage » ajoute-t-il.
Frêche dans ce domaine n’a pas ménagé ses efforts. En mai dernier, il annonçait que « sa » région » allait investir 200 millions d’euros pour l’installation dans le port de Sète de l’entreprise israélienne d’import-export de fruits et légumes, AGREXCO.
Directement rattachée au ministère israélien de l’Agriculture AGREXCO est un des instruments de l’Etat hébreu dans sa politique de colonisation des terres arabes.
M Frêche avait alors promis que le débouché commercial offert à cette entreprise israélienne permettrait la création de 200 emplois en Languedoc-Roussillon. Un avis pas vraiment partagé par les agriculteurs et primeurs de la région, déjà confrontés à la concurrence des autres pays du sud. D’autres y ont vu un mauvais coup porté en outre à notre souveraineté alimentaire et aux jeunes agriculteurs qui auraient aimé bénéficier ne serait-ce que d’une partie de ce pactole de 200 millions…
Le tout sans la moindre réaction à l’époque des élus de l’UMP, paralysés peut être par les nombreux compliments adressés à Nicolas Sarkozy par M. Frêche, le patron de la région Languedoc-Roussillon n’ayant pas hésité à saluer avec enthousiasme en M. Sarkozy « le premier juif président de la République ».