En plein débat sur les modalités d’application de la loi anti-burqa, Eric Besson a fait son petit effet médiatique en annonçant hier avoir envoyé au Premier ministre un «projet de décret» refusant la naturalisation française à un musulman dont la femme porte le voile intégral. Le mari en question obligerait en effet son épouse à dissimuler son visage.
Un coup de publicité à quelques semaines des élections qui entend prouver aux Français que le gouvernement ne « mollit pas » mais qui ne résout rien sur le fond car quid des femmes voilées portant de leur plein gré la burqa, assurément les plus nombreuses, sachant que une étude récente affirmait que le voile intégral était arboré dans 40% des cas par des françaises converties à l’islam ?
D’autre part, la politique de naturalisation massive -110 000 immigré(e)s se sont vus donnés la nationalité française en 2009-, conjuguée au droit du sol, a pour résultat que la majorité des femmes voilées possèdent des papiers français. Les questions vestimentaires, pour symboliques qu’elles puissent être de l’échec de l’assimilation, ne doivent certainement pas occulter que le problème principal qui se pose à notre pays n’est pas le port de la burqa.
C’est bien l’immigration de peuplement qui conduit à la tiers-mondisation sociale, économique et culturelle de la France, à laquelle l’UMP refuse de porter un coup d’arrêt et qui empêche de facto toute réelle assimilation. Que les immigrés soient habillés en boubou ou en costume, en djellabah ou en jean, ne change rien à l’affaire.