Lancé le 7 janvier, le site « Les Créateurs de possibles », le réseau social de l’UMP se révèle être un bide retentissant. Le site compte, à ce jour, 7 357 inscrits, et 100.000 visiteurs uniques. Le blog Le salon beige indique qu’ « après avoir enregistré 1500 inscrits le jour du lancement (…) on est encore très loin de l’objectif annoncé de 500 000 adhérents! ».
« Sur Facebook, les Créateurs de possibles ne font pas davantage recette. Le groupe rassemble uniquement 229 membres – moins que le groupe « Club Villepin »et ses 978 membres. Un second groupe: « Les Créateurs de Possibles- Objectif: 500 000 militants UMP pour 2012! » arrive quant à lui à regrouper 1705 internautes ». Le quotidien Libération note que cet outil de propagande, dont le lancement avait été, à plusieurs reprises, repoussé, (était) censé «permettre à chaque citoyen de passer à l’action», en mettant en ligne des «initiatives», locales ou nationales…
La refonte du site institutionnel et la mise en place de ce « réseau social d’action » ont coûté 500 000 euros à l’UMP…
L’information parue dans Le Parisien a été largement reprise, devant cet échec retentissant, le président de la branche jeune de l’UMP –« les jeunes pop »- Benjamin Lancar a adressé un courriel aux adhérents pour leur intimer l’ordre à ses troupes de s’inscrire au plus vite sur les Créateurs de possibles. Dans le cas contraire, les responsables départementaux des « jeunes pop » seront «démis de leurs fonctions», dixit la Consigne du secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand.
Joint par Libération.fr, Benjamin Lancar promet que la menace de sanction n’était qu’une «blague pas drôle», «du second degré». «Ce ne sont évidemment pas les méthodes de l’UMP», assure-t-il.
Si le pauvre Lancar essaye maladroitement de se dépêtrer de cette histoire qui ravira certainement les adhérents de l’UMP, ce dernier assume en revanche pleinement la ligne politique des dirigeants du parti sarkozyste. Le Figaro du 25 octobre 2008 s’en faisait l’écho, en déplacement à Nice, M. Lancar avait exposé sa campagne en faveur de la « diversité » avec la contribution de deux jeunes conseillères municipales, Fatima Khaldi et Maty Diouf, le responsable des jeunes de l’UMP prônant « la discrimination positive par quotas ethniques ». Mais il est vrai que « les candidats des Jeunes Pop avaient (déjà) dans leur programme le droit de vote des étrangers aux élections locales… Ces idées d’ « ouverture » sont signées Frank Louvrier, conseiller en communication de l’Elysée, qui chapeaute l’équipe des Jeunes Pop ».
Curieusement, à moins d’un mois du premier tour des régionales, cette partie du programme de l’UMP n’est plus mise en avant. Il s’agit en effet de ne pas réveiller les abstentionnistes qui, comme nombre de déçus du sarkozysme, pourraient être tentées de reprendre le chemin des urnes pour y glisser un bulletin FN.