Président de l’UOIF (Union des organisations islamiques de France), Vice-président du CFCM (Conseil français du culte musulman), Fouad Alaoui, interrogé par l’Afp, a déclaré jeudi qu’il était « urgent de définir une véritable norme halal parce qu’il y a trop de flou sur le sujet. L’ouverture des Quick halal est une opération commerciale et au-delà du débat politicien, la vraie question est de savoir ce qu’on entend par halal. Actuellement, on est dans un flou qui arrange tout le monde et il faut clarifier le sujet sans équivoque, et c’est à nous, musulmans, de le faire. L’UOIF y travaille et va prochainement proposer un document au CFCM. »
« La norme halal n’est pas assez sévère, pas comme le label des produits casher qui lui est très réglementé et précis » a-t-il estimé.
Le marché du halal est estimé à plus de 3,5 milliards d’euros, le marché de la viande halal stricto censu varierait entre 300 000 et 400 000 tonnes par an, couvert d’ores et déjà à 20% par la grande distribution. M. Alaoui le souligne, il n’existe actuellement aucune réglementation spécifique sur le halal. Selon le rite musulman, l’animal est égorgé vivant, sans être étourdi, la tête tournée vers la Mecque, par un sacrificateur agréé. Seules trois mosquées sont habilitées à délivrer des cartes de sacrificateur religieux : la grande mosquée de Paris, l mosquée de Lyon et comme d’Evry-Courcouronnes.
Un article paru en juin 2009 dans le magazine Le choc du mois (« Business Halal : entre gros sous et hypocrisie ») faisait le point sur l’évolution de ce marché stimulé par l’immigration de peuplement et l’échec de l’assimilation.
« Le marché du halal est tiré vers le haut était-il relevé, « par la troisième génération issue de l’immigration maghrébine et d’Afrique subsaharienne qui montre un attachement au halal paradoxalement encore plus fort que celui de ses parents, ce qui ne témoigne pas vraiment en faveur de la fameuse intégration à laquelle tant d’aveugles prétendent encore croire. Réservés autrefois à des évènements festifs comme l’Aïd el Kébir, la consommation halal qui est un marqueur à la fois religieux, culturel et identitaire, a aujourd’hui tendance à l’exclusivité (…). La consommation de ce type de produits serait ainsi en progression de 15% par an depuis 1998 ».
Le Choc du mois notait encore que « tant qu’il dispose d’un minimum de pouvoir d’achat, le français de souche encore trop obscurantiste pour être béatement ravi de l’islamisation progressive de son pays, ne peut pas être totalement ignoré par les pontes du commerce et de la grande distribution. Les enseignes préfèrent donc rester discrètes quant à leurs activités dans le domine du halal et beaucoup de grandes marques produisent des produits halal sous un autre nom ».
« Ainsi la chaîne de fastfood KFC (…) propose du poulet halal dans tous ses restaurants mettent à la disposition des clients un certificat halal « de préférence en tête à tête » comme le précise Christophe Poirier directeur marketing du groupe. »
De nombreux marchands du temple s’engagent dans la voie de la dhimmitude souligne cet article notamment « le groupe Les mousquetaires (Intermarché) qui va abandonner son traditionnel logo jugé trop hexagonal et trop identitaire du fait de la présence d’une croix qui pouvait gêner certains clients ou encore la chaîne de Pizzerias Domino’s Pizza qui propose des restaurant 100% halal où le porc est totalement proscrit ».