Monsieur le Président, mes chers collègues,
Le drame qui endeuille aujourd’hui la Belgique a sans doute des causes dues aux spécificités de ce pays, comme l’ont souligné aujourd’hui beaucoup de collègues flamands. Ce sera à l’enquête de déterminer dans quelles mesures.
Mais il a surtout une cause fondamentale : c’est la libéralisation du transport ferroviaire et la séparation de la gestion du réseau de celle du transport lui-même. De ce fait, le réseau, sa qualité, sa sécurité, ont été sacrifiés à la logique du profit du transporteur, qui trouve les péages qui lui sont imposés trop élevés, comme est sacrifié le renouvellement et la modernisation des rames.
Les horaires et cadencements répondent aujourd’hui à la logique de profit, et non plus aux besoins des usagers. Des lignes sont supprimées, bien que fréquentées, car elles ne rapportent pas assez. D’autres sont desservies en dépit du sens commun. Les retards se systématisent, y compris pour le TGV. Dans votre système libéral, le citoyen qui prend le train n’est pas devenu le client roi : il est resté l’usager-contribuable, que l’on peut traiter comme du bétail.
Comme dans toutes les activités que vous avez libéralisées, nous payons aujourd’hui toujours plus cher un service de plus en plus dégradé, quand il n’est pas, hélas, devenu dangereux.