Nicolas Sarkozy annonce aujourd’hui à Marignane une série de mesures destinées à réorganiser l’industrie française. Ces mesures devraient s’inspirer des quelque 800 propositions des « Etats généraux de l’industrie » qui se sont déroulés d’octobre à février, sous le contrôle du ministre de l’Industrie Christian Estrosi.
Depuis 1980, la France a perdu environ deux millions d’emplois industriels. En 2009 avec la crise, le rythme s’est accéléré, avec quelque 200.000 emplois détruits en plus. Pour redynamiser l’industrie française, 6,5 milliards d’euros lui ont déjà été alloués dans le cadre du grand emprunt. Investissement que beaucoup d’économistes ont jugé dérisoire au regard des enjeux, d’autant que cette désindustrialisation puise sa source dans l’inféodation de notre pays à l’Europe de Bruxelles et à son idéologie ultra libre échangiste et antiprotectionniste.
« Entre 1980 et 2007, relève Le Figaro économie, la contribution de l’industrie à la richesse nationale est passée de 24% à 14% et, sur cette période, ses effectifs ont fondu comme peau de chagrin, passant de 5,32 millions à 3,41 millions –soit une baisse de 36% de ses effectifs, selon les estimations de la direction du Trésor.
Plusieurs facteurs peuvent être mis en cause dans cette paupérisation de nos industries soulignait le mois dernier l’économiste Michel de Poncins dans Tocqueville magazine. « D’abord le code du travail : il compte plus de 2 600 pages, pèse 1 kilo et demi et est réparti en plusieurs tomes. Une foule d’organismes et de personnages prospèrent grâce à ce code. L’effet de leur action et parfois leur objectif est de détruire l’industrie. Un autre facteur vient de la politique industrielle qui change sans cesse au gré du bon plaisir des pouvoirs politiques et qui joue un rôle tout à fait meurtrier vis-à-vis de l’industrie ».
Handicap auquel s’ajoute « le torrent des règlements : pour ouvrir la moindre usine le nombre d’autorisations diverses à demander est décourageant. Il existe plus de 6 000 aides à l’industrie soit étatiques, soit venant des collectivités, soit de l’Europe : ce maquis assassine littéralement l’industrie ».
Dans ce contexte de délabrement les « Etats généraux de l’industrie » se sont réunis « « à très grands frais et la parlotte n’est pas finie puisqu’il est prévu une nouvelle phase de concertation avec les partenaires sociaux et patronaux. Il nous est promis des avantages fiscaux ou des punitions fiscales pour orienter l’industrie dans le sens dans lequel les pouvoirs publics veulent l’orienter au mépris des libres choix du marché. Dans tout ce scénario les trop nombreux et inutiles ministres joue un rôle majeur par leurs multiples et contradictoires actions .»
« Parmi eux s’illustre Monsieur Jean-Louis Borloo qui pour son bon plaisir écologique ne cesse de dresser ces obstacles sur le fonctionnement de toutes les industries en France. Le dernier en date est la taxe carbone qui est un vrai missile. Parmi eux se trouve le ministre de l’industrie, Christian Estrosi. Avouant franchement le désastre il fait savoir maintenant qu’il faut préparer une nouvelle stratégie industrielle pour arrêter puis inverser le mouvement de désindustrialisation. Il se vante en particulier de ce que les Etats généraux aient mobilisé 5000 participants dans toute la France ; le coût réel d’une telle parlotte avec les impôts correspondants ne sera jamais évalué ; personne ne peut penser qu’une cérémonie aussi ridicule puisse remplacer la dynamique d’investissements privés dans la liberté fiscale et sociale. Monsieur Estrosi veut inverser le mouvement. Le moyen est connu : donner aux industriels la liberté et supprimer les innombrables lacets qui les étranglent ».