Le taux de chômage a atteint hier la barre symbolique et officielle des 10% (+1,8 point en un an) selon les statistiques publiées par l’Insee, ce pourcentage du nombre des demandeurs d’emploi retrouvant son niveau de 1999. Soit 2,727 millions de chômeurs au sens du BIT, dont prés d’un million bientôt en fin de droits.
Selon un autre indicateur de l’Insee, ce sont en fait «3,4 millions de personnes qui n’ont pas d’emploi mais souhaitent travailler ». La jeunesse paye un lourd tribut à la crise, le nombre des demandeurs d’emploi dans cette catégorie d’âge s’élevant à 24%.Le ministre de l’Economie Christine Lagarde et le secrétaire d’Etat à l’Emploi, Laurent Wauquiez, ont pris «note de cette progression» mais se sont félicités que «le marché de l’emploi résiste mieux en France à la crise que chez la plupart de nos partenaires.», admettant tout juste que «le nombre de demandeurs d’emploi est aujourd’hui supérieur de 22 % à son niveau de 2007 » (+ 34 % en zone euro).
Une catastrophe qui est statiquement camouflée (en partie). D’une part notamment par les « radiations administratives » de catégories de demandeurs d’emploi (radiations en hausse de 8,7% entre décembre 2009 et janvier 2010). L’autre tour de passe-passe, en volume le plus important, consistant à effacer d’autre part les chômeurs pour « défaut d’actualisation de leur inscription » –de 165 200 en janvier 2009 à 207 400 en janvier 2010. « Défaut » qui représente avec 43% des cas, le premier motif des sorties du Pôle emploi.