Hervé Novelli est un de ceux au gouvernement qui a alerté Nicolas Sarkozy sur le décrochage des intentions de vote des agriculteurs en faveur de l’UMP –sentiment corroboré par un récent sondage- et sur le poids que le monde paysan, même fortement en déclin, conserve dans les régions. Un élément à ne pas perdre de vue pour expliquer le brusque revirement du chef de l’Etat lors de son déplacement au salon de l’agriculture samedi au sujet de l’application des mesures décidées lors du Grenelle de l’environnement de 2008, fortement décriées par les syndicats agricoles.
Concrètement c’est l’application du plan Ecophyto qui avait pour objectif de réduire de moitié l’usage des pesticides en dix ans qui est remis en cause dans un document mis en circulation par l’Elysée. Ce texte annonce que Nicolas Sarkozy souhaite un « changement de méthode » dans la préparation et la mise en œuvre des mesures environnementales en agriculture, lesquelles auraient pour effet de rendre notre agriculture moins compétitive que ses concurrentes européennes.
Au-delà de la lutte nécessaire contre la pollution des sols et des nappes phréatiques, le FN milite lui aussi pour un développement de l’agriculture biologique, le respect de la biodiversité, mais refuse de faire des agriculteurs des boucs-émissaires du productivisme à tout crin alors qu’ils luttent actuellement pour leur survie. Force est de constater que le principal danger qui menace le monde rural français -35000 exploitations en moins pour la seule année 2009- émane de la Commission européenne à laquelle l’UMPS a abandonné l’avenir du monde agricole français –voir notre article en date du 3 mars.
Depuis plus de 20 ans, les pouvoirs publics, pour se conformer aux diktats de l’Europe de Bruxelles, ont mené des politiques de baisses massives des protections douanières du territoire français et européen. Un choix politique qui a entraîné pour les agriculteurs une concurrence déloyale.
En effet, pendant que le monde agricole français et européen est soumis aux coûts de la protection environnementale, du bien-être normal des animaux, des salaires européens et de la protection sociale européenne, les produits arrivant du Pacifique sud ou du Brésil, eux, n’ont pas ces coûts.
Dès lors, les paysans subissent une rupture d’égalité devant les charges publiques qui n’est pas de leur fait. Ce dommage doit être indemnisé par la collectivité nationale dans le cadre du contrat social entre la nation et ses paysans, garants de notre indépendance alimentaire, élément clé de notre souveraineté.
Contrairement aux propos démagogiques des candidats des partis du Système, le FN n’affirme pas que la région pourra remplacer un Etat méprisant et inactif dans son soutien à l’agriculture. Le Front National rappelle toutefois qu’il existe des mesures de bon sens à prendre d’urgence que nos élus régionaux défendront:
-Encourager le « produire, travailler et consommer français », en veillant au niveau régional à ce que les PME agricoles familiales soient privilégiées par le Conseil régional (prêts avantageux, achat et promotion des produits régionaux),
-Attirer l’attention des pouvoirs publics sur la précarisation du monde agricole, et se faire le porte-parole, au niveau national, et au niveau européen, des agriculteurs et éleveurs en difficulté,
–Favoriser les producteurs et les coopératives, surveiller attentivement et réprimer les comportements abusifs des transformateurs et surtout des distributeurs,
–Repenser l’aménagement du territoire au niveau régional pour encourager le repeuplement de nos campagnes et mettre un terme à une urbanisation déraisonnée, source de dégâts environnementaux et humains.