Monsieur le Président, au–delà du contenu même de cette résolution, je voudrais également en contester le principe.
Les patriotes français, flamands, hongrois, allemands, autrichiens, font l’objet de persécutions constantes, judiciaires, professionnelles, politiques, et ceci dans l’indifférence, voire avec l’appui de ce Parlement qui prétend donner des leçons à peu près au monde entier et spécialement en dehors de ses frontières.
La semaine dernière, nous avons voté par exemple une résolution sur l’Ukraine, avec une disposition que beaucoup de patriotes ukrainiens trouvent légitimement insultante à l’égard de leur héros national, Stepan Bandera. Certes, celui–ci, dans des circonstances extraordinairement difficiles, s’est efforcé de se frayer un chemin entre deux totalitarismes, le totalitarisme hitlérien et le totalitarisme soviétique. Il n’en est pas moins un héros pour beaucoup d’Ukrainiens, qui s’estiment légitimement humiliés par la majorité de ce Parlement.
Il se trouve que les héros nationaux ont généralement combattu leurs voisins. Est–ce que mon ami Nick Griffin, authentique patriote britannique, se formalise de ce que, pour nous, Jeanne d’Arc soit une héroïne nationale ? Certainement pas ! Je souhaiterais, personnellement, que notre Parlement manifeste la même réserve à l’égard des héros des autres pays étrangers.