A grand renfort de langue de bois et de gros mensonges, l’UMP ne ménage pas ses efforts dans ces derniers jours de campagne pour inciter le noyau dur de son électorat à prendre le chemin des urnes et/ou à ne pas changer de bulletin de vote. Après Nicolas Sarkozy, le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Jean-François Copé, était en région Paca hier, à Marseille, pour une réunion de soutien à Thierry Mariani.
La problématique du parti sarkozyste reste toujours la même : faire passer la pilule de la poursuite de l’immigration, de l’ouverture à gauche et masquer les échecs économiques du gouvernement en employant des mots magiques comme « identité nationale », « burqa » et « insécurité », petit jeu qui est une des spécialités de M. Copé.
Pour enrober le tout, le patron des députés sarkozystes a mis en garde contre « le danger de résurgence du Front national », en tentant d’occulter le fait que la droite parlementaire est responsable de la mainmise des socialo-communistes et des écolo-gauchistes sur les régions. Notamment par le refus de toute alliance avec l’opposition nationale et par la manœuvre Raffarin de 2004.
« En votant pour le FN on fait monter le PS sur les podiums. Voter pour le FN ça fait passer la gauche », a-t-il lancé, tout en sachant pertinemment bien sûr que dans les faits, les élus UMP et apparentés votent entre 93 et 97% des textes des exécutifs de gauche…
Dans la même logique de diversion, plus ou moins consciemment, le sénateur UMP Gérard Longuet a déclenché une polémique en jugeant mercredi préférable de nommer à la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde) quelqu’un du « corps français traditionnel » plutôt que le socialiste Malek Boutih. Nous l’évoquions avant-hier et le 1er mars sur ce blog, ce responsable du PS, ex dirigeant de SOS racisme, militant comme Nicolas Sarkozy de la « société métissée » est en effet pressenti pour prendre la tête de la Halde et succéder à Louis Schweitzer.
La gauche a joué le rôle qu’attendait d’elle l’UMP en criant aussitôt au « racisme », et M. Longuet, ancien militant nationaliste, mouvance qu’il a quitté très rapidement pour faire carrière dans les eaux troubles de la droite euromondialiste, a immédiatement présenté ses excuses à Harlem Desir, à Malek Boutih, à la terre entière, évoquant une « maladresse » de langage.
Les propos, plutôt confus, de M. Longuet n’avait pourtant rien de bien méchant : « il vaut mieux que ce soit le corps français traditionnel qui se sente responsable de l’accueil de tous nos compatriotes. Si vous voulez, les vieux Bretons et les vieux Lorrains – qui sont d’ailleurs en général Italiens ou Marocains (sic) – doivent faire l’effort sur eux-mêmes de s’ouvrir à l’extérieur ». « Si vous mettez quelqu’un de symbolique, extérieur, vous risquez de rater l’opération ».
« L’opération » consistant dans les faits en une politique de quotas ethniques, à imposer l’immigration par la mise en place de la discrimination positive au détriment des français de souche, en totale opposition avec les principes de préférence nationale et de méritocratie républicaine. M. Longuet semblait pourtant très attaché à ces principes lorsqu’il participa à l’élaboration du premier programme du FN à l’orée des années 70…
Le porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre a jugé aujourd’hui « plutôt regrettables », les propos de Longuet estimant que les expressions qu’il avait employées n’étaient « pas très compréhensibles ». A l’image de la ligne politique de l’UMP pour l’électeur de base…