Le FN n’a pas fait le plein des voix au premier tour et dimanche prochain peut réserver d’autres déconvenues à l’UMPS et ses alliés. C’est en tout cas une analyse partagée par de nombreux politologues, notamment Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département Opinion de l’Institut Ifop. Il explique aujourd’hui dans les colonnes du Figaro que si les électeurs de la majorité présidentielle ont « boudé les urnes plus encore que la moyenne des Français, en particulier en milieu rural, le Front National dispose lui aussi d’une marge de voix supplémentaire, en particulier dans le Nord-Est ».
Le quotidien La Tribune rappelle d’ailleurs opportunément ce mardi qu’« il ya quelques mois, le secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand, affirmait qu’il commencerait à s’inquiéter pour l’avenir électoral de son camp, le jour où les terres de l’Est bouderaient la majorité »…nous y sommes.
Contrairement aux adeptes de la méthode Coué, Jérôme Fourquet estime ainsi que « le parti de Jean-Marie Le Pen regagne du terrain en dépit de l’abstention, et non à cause de l’abstention ». A bon entendeur…
Bruno Jeanbart, directeur général d’OpinionWay, apporte de l’eau au moulin de cette analyse en relevant que « 44% des électeurs de la droite et du FN » se sont abstenus dimanche dernier –contre 39% des électeurs de gauche.
Dans un autre article du Figaro qui démontre que « l’UMP a surtout reculé au sein des catégories qui lui sont habituellement favorables », il note que « Cadres » et « Catégories supérieures » ont plus voté pour le PS que pour l’UMP et le Centre. Pareillement, l’on a assisté à un très fort reflux par rapport à 2007 du vote des 18-24 ans, mais surtout des artisans, commerçants et chefs d’entreprise, en faveur de la majorité présidentielle ».
« En termes de catégories professionnelles, ce sont les ouvriers (19%) qui constituent les plus gros bataillons des votes FN, un basculement déjà observé lors des présidentielles de 1995, 2002 et 2007. Il n’y a plus que 17% des ouvriers et 19% des employés qui ont voté pour l’UMP ».