L’abstention qui a atteint des sommets et le regain de forme du FN sont l’objet de nombreuses analyses et commentaires dans les médias ce mardi matin. Même si certains s’efforcent de relativiser cette remontée du FN, en pleine « pensée magique » pour conjurer cette mauvaise nouvelle pour l’UMPS, la réalité toute nue parle d’elle-même : avec, selon les résultats définitifs, 11, 42% obtenus dimanche, le Front national a quasiment triplé son score des législatives de 2007 et doublé celui des européennes de juin 2009.
Lors de la conférence de presse qui s’est tenue lundi après-midi au siège du FN de Nanterre, en présence de Marine Le Pen et de Bruno Gollnisch, Jean-Marie Le Pen a salué un « succès indéniable », ce « retour du Front National au premier plan de la vie politique française » ; « C’est Le Pénix qui renaît de ses cendres! » a assuré le celte Le Pen.
«Nicolas Sarkozy ne nous a pas tués comme il le prétendait car il n’a pas résolu les problèmes que nous dénonçons» a affirmé pour sa part Bruno Gollnisch.
Remerciant et félicitant pour leur lucidité les 2 223 760 françaises et français qui ont accordé le 14 mars par leur vote leur confiance à l’opposition patriotique, le président du FN a assuré que «nous pouvons encore progresser dimanche prochain dans les 12 régions où nous sommes en mesure de nous maintenir». Dans les autres, « consigne est donnée de ne voter ni pour les listes de l’UMP, ni pour celles rassemblées par le PS. Ni l’un, ni l’autre. Nous sommes une force de recours et nous n’entendons pas nous impliquer dans une querelle qui sépare des gens qui, dans le fond, sont complices à tous les niveaux ».
Ce premier tour a-t-il également relevé, atteste du « désaveu pour les exécutifs socialo-communistes en place » et les écolo-gauchistes, mais « aussi et surtout un désaveu cinglant pour le gouvernement ». Car « quoi qu’il ait pu dire, le gouvernement s’était engagé à fond dans ce scrutin par la présence de nombreux ministres à la tête de listes, la présence en première ligne du Premier ministre et plus sournoisement, du président de la République. Le désaveu est cinglant et domine, quoiqu’on veuille le minimiser, le sort du gouvernement et des élections futures », a-t-il ajouté.
Se prononçant de nouveau pour le mode de scrutin proportionnel à un tour, le seul réellement « démocratique », le président du FN a souligné que « l’abstention massive n’est pas un phénomène neutre ». Il témoigne du « rejet des partis politiques et d’une indifférence pour les processus démocratique », a-t-il ajouté avant d’évoquer les sondages, leurs « actions nocives aux ordres des puissants qui les financent » et leurs « erreurs tellement grossières qu’elles apparaissent sans doute comme volontaires ».
Faut-il rappeler en effet que les enquêtes d’opinion ont contribué singulièrement à renforcer l’abstention de l’électorat national. Les scores nettement inférieurs attribués au FN par les sondages dans huit des douze régions où l’opposition nationale a finalement dépassé largement la barre des 10%, ont poussé une frange non négligeable des électeurs à ne pas se rendre aux urnes, assurés qu’ils étaient de ne pas avoir d’élus…Dans d’autres régions, le cas le plus flagrant étant celui de l’Ile-de-France où la liste conduite par Marie-Christine Arnautu a finalement réalisé un score deux fois supérieur à celui annoncé, cette manœuvre a parfaitement fonctionné…