« Quand le Front National sabote la victoire de la gauche » : tel est le titre du dernier « Bloc-notes » de Jean-François Kahn dans l’hebdomadaire Marianne. « La grande leçon du premier tour, c’était l’ampleur de l’abstention. Et la grande leçon du second tour, c’est le score exceptionnel du Front National ».
« Là où (le FN) se maintenait en triangulaire, pour la première fois, il ne recule pas d’un tour à l’autre, mais, au contraire, se renforce. Pour la première fois, son absence profite assez sensiblement à la gauche qui grimpe, alors, à 59%, mais retombe à 49%, donc au dessous de la majorité absolue, là où il était présent ».
« C’est donc bien un électorat populaire devenu viscéralement antisarkosyste poursuit M. Kahn qui a gonflé les voiles de l’extrême droite lepéniste ».Force donc est de constater qu’au-delà de sa nette victoire sur l’UMP, le PS « n’ a pas su- bien au contraire- disputer à l’abstention et au FN l’expression de la colère, sinon de la rage du peuple français ».
Et Jean-François Kahn de poser ce qui dit-il, « sera demain la question centrale » : « Comment la droite pourrait-elle éviter une mégadébâcle sans s’allier avec un Front National qui ne pourra que progresser ? ».
Un questionnement qui agite aussi la journaliste et essayiste Elisabeth Lévy, qui imagine déjà la fin du cordon sanitaire isolant le FN et son entrée dans « l’arc républicain » à la faveur de la succession de Jean-Marie Le Pen à la présidence du FN. Un vœu pieu ?