Accorder un satisfecit à la Banque centrale européenne pour son action en 2008 relève de l’exercice obligé, auquel je refuse de m’associer.
La Banque n’a pas vu venir une crise majeure et n’a pas fait d’étincelles non plus dans son règlement, qui est loin d’être achevé.
Et je ne crois pas que des enseignements ont été tirés de cette crise : on fait toujours confiance à la poignée d’agences de notation anglo-saxonnes qui ne sont pas plus aptes à noter les Etats aujourd’hui qu’elles ne l’étaient hier à noter les banques et les produits financiers toxiques. On continue à vouloir « rassurer » des marchés totalement irrationnels qui amplifient les spéculations malveillantes contre un Etat, quand on devrait casser la spéculation en renonçant à l’orthodoxie monétariste. On prépare un retour rapide aux mêmes politiques qui ont contribué à la crise, au nom de la « viabilité des finances publiques », mais au détriment d’une éventuelle reprise, et du pouvoir d’achat des ménages.
Et surtout, on ne fait rien de concret pour changer le système ! Une législation que vous faite mine de juger urgente pour tromper l’opinion est repoussée après des échéances électorales délicates pour M. Brown et Mme Merkel. A tort : leurs remplaçants éventuels seraient tout aussi « mondialo-compatibles » qu’eux !