Lors du discours de clôture jeudi dernier du 64e congrès de la FNSEA, principal syndical agricole français, son président, Jean-Michel Lemétayer, a clamé le ras-le-bol des agriculteurs s’adressant directement au ministre Bruno Le Maire. « Sur le plan économique a-t-il déclaré, nous vivons un désastre, sur le plan financier, nous vivons une faillite, sur le plan social, nous vivons en citoyens de seconde zone, sur le plan environnemental, nous vivons en accusés permanents ».
Ce cri d’alarme émanant d’une organisation qui a toujours ménagé les pouvoirs en place souligne l’ampleur du drame vécu par un monde paysan menacé de disparition. En 2009, les revenus des agriculteurs ont baissé de plus d’un tiers (de 20% en 2008), 80% d’entre eux ont été déficitaires et 35000 exploitations ont disparu.
Comme nous l’avons souvent répété, le principal danger qui pèse sur le monde rural français émane de la Commission européenne à laquelle l’UMPS a abandonné l’avenir de notre monde agricole.
Nicolas Sarkozy l’a confirmé mardi lors de sa visite dans une exploitation céréalière de l’Essonne. Le chef de l’Etat a ainsi rappelé son refus de revenir sur le bilan de santé de la politique agricole commune conclu par les ministres européens de l’agriculture le 20 novembre 2008, lequel se traduit notamment par un recul d’environ 100 euros par hectare des aides européennes distribuées par la France aux céréaliers.
« Nous l’avons fait pour assurer la pérennité de la PAC en Europe et pour avoir un maximum de pays (européens) derrière nous », « ce travail était absolument incontournable, il nous a permis de récupérer 24 pays sur 27 qui ont dit nous voulons sauver la politique agricole commune » a tenté de se justifier le chef de l’Etat.
En fait de sauvetage, c’est un naufrage programmé qui pointe à l’horizon de 2013 avec la fin des primes de compensations pour nos agriculteurs, et ce pour le plus grand profit des grandes exploitations agricoles des pays de l’Est. Rappelons enfin une nouvelle fois qu’il n’y a aucune fatalité dans ce domaine puisque sur les 19 milliards d’euros donnés chaque année à l’Union européenne par l’Etat français, les technocrates bruxellois en rétrocèdent 12,5 milliards à notre pays, principalement au titre de la Politique agricole commune, qui représente 30% du budget européen, 40 à 45% si l’on y ajoute le développement rural. Les fausses largesses de l’Europe coûtent donc en réalité 6,5 milliards d’euros aux contribuables français.