Selon un sondage Harris Interactive pour RTL diffusé hier, nos compatriotes semblent avoir compris l’urgence de réformer le système des retraites. 80% des sondés jugent « nécessaire » de le réaménager, mais 56% d’entre eux ne sont pas prêts à cotiser plus longtemps que ce qui est prévu actuellement -43% accepteraient de le faire- ; 82% sont favorables à un régime unique de retraites pour les salariés du privé et du public ; enfin, 60% des Français interrogés sont opposés à un recul de l’âge de la retraite au-delà de soixante ans (39% y sont favorables).
On l’aura compris, cette réforme, en tout point indispensable, ne se fera pas sans déchirements, en l’absence d’identité de vue entre syndicats et patronat et entre les différents syndicats eux-mêmes, et nous constatons que si une majorité de Français sont convaincus de la nécessité de s’atteler à cette réforme, seule une minorité accepte de revenir sur les avantages acquis.
Le flou règne aussi au sein de la majorité. Dans l’entourage de Nicolas Sarkozy rapporte l’Afp, serait notamment envisagé « un prélèvement spécifique sur une catégorie de population » pour les retraites afin que cette réforme soit perçue comme absolument juste. Sans plus de précisions ». Et la réforme des retraites intervient à un moment particulièrement difficile, sur fond de forte hausse du chômage, de stagnation du pouvoir d’achat des ménages, alors que l’Insee précise que les prélèvements obligatoires s’apprêtent à retrouver leur niveau d’avant 2009…
Comme le rappelait Bruno Gollnisch vendredi, invité de « La Matinale » de Canal plus, la situation actuelle ne doit rien au hasard mais découle directement de l’impéritie et la lâcheté démagogique des gouvernements successifs. « Le problème des retraites a t-il rappelé dans les quelques secondes dont il disposait pour le faire en toute fin d’émission, c’est que nous n’avons pas eu de politique familiale –et que nous n’en n’avons toujours pas- que la relève n’est pas assuré ; le problème des retraites c’est que nous n’avons pas la préférence nationale et que nous faisons la charité au monde entier, le problème des retraites c’est que l’on a voté inconsidérément l’abaissement de la durée du travail et qu’aujourd’hui on en paye le prix ».
Plus largement, les mesures prônées par le FN tendant à concilier impératifs sociaux et économiques, justice et solidarité nationales. Tout d’abord, et quoi qu’en dise les tartufes, nous ne sauverons pas notre système de retraite par répartition, sans une politique de retour au plein emploi pour les Français et d’encouragement de la famille et de la natalité.
Il faut également en finir avec les inégalités et les injustices, en proposant aux Français, une harmonisation des régimes de retraite qui doit être menée jusqu’au bout (entamée partiellement par la réforme de 2003), en regroupant les différents régimes de base en un seul régime national, géré directement par l’État et sous contrôle du Parlement. Le FN qui refuse de se voiler la face, sait aussi qu’une mesure actuellement majoritairement refusée par nos compatriotes –voir le sondage cité plus haut- comme le retour à 65 ans de l’âge légal de la retraite, est indispensable, pour tenir compte de la réalité des parcours (entrées tardives sur le marché du travail, périodes de chômage…) après 40 annuités de cotisation et la liberté donnée aux Français de travailler au-delà s’ils le désirent.
L’opposition nationale souhaite encore la proportionnalité de la retraite par rapport à la période effective de cotisation; l’amélioration et la simplification des pensions de reversion, la revalorisation des retraites et du plafond de la Sécurité sociale selon l’indice d’évolution des salaires. Au nom de l’équité toujours, la prise en compte de la pénibilité du travail et des contraintes professionnelles dans le calcul des annuités sur la base de négociations de branches, nous apparaît relever du bon sens.
De la même façon, le FN souhaite pour nos compatriotes concernés, le choix laissé aux régimes spéciaux qui n’ont été affectés par aucune des précédentes réformes, et le développement de régimes de retraite complémentaire par capitalisation ouverts à tous et dont les versements, auprès d’organismes agréés par l’État, seront déductibles des revenus imposables.