Les medias s’étaient déplacés en nombre hier au siège du FN à Nanterre pour la conférence de presse de Jean-Marie Le Pen qui s’est tenue à l’issue du Bureau politique, pour officialiser sa décision de ne pas se représenter à la présidence du FN. La date du prochain congrès, le XIVème du nom, a été dévoilée : les 15 et 16 janvier 2011, dans un lieu non encore précisé. Le précédent s’était tenu en novembre 2007 à Bordeaux.
En présence à ses côtés de Bruno Gollnisch et de Marine Le Pen, candidats à sa succession, Jean-Marie Le Pen, particulièrement détendu et souriant, a rappelé le tour de force que constitua la création du Front National, « fruit d’une longue quête vers l’unité des patriotes, car c’est un défaut traditionnel de cette famille politique que de se diviser ».
« Je m’étais donné comme objectif, après l’épisode très douloureux des législatives de 2007 de remettre le Front National sur les rails. Je crois que c’est chose faite, ou en tout cas, en train de se faire. Sur le plan politique, par la démonstration des régionales, puisque ce scrutin a « marqué le retour du FN au premier plan de la vie politique française ». « Sur le plan financier, nous sommes en bonne voie », a-t-il poursuivit, même si la vente de l’ex siège national de Saint-Cloud n’a toujours pas été conclue. Au nombre des preuves de cette embellie, il a cité la forte hausse des adhésions (+40%) au cours du premier trimestre 2010. Rappelons au passage que même les nouveaux adhérents, sans condition d’ancienneté, pourront participer à la désignation du successeur de Jean-Marie Le Pen à la présidence du FN.
Fidèle à lui-même, le « Menhir » a précisé qu’il ne serait pas pour autant à la retraite puisque élu encore pour une période de quatre ans député européen et Conseiller régional, et qu’il entendait toujours jouer un rôle au sein du FN, ne doutant pas au vu des mérites qui sont les siens qu’il lui sera attribué à l’issue du congrès, la « présidence d’honneur » d’un Mouvement qu’il a dirigé pendant 38 ans. Il a pareillement souligné qu’il quittera « sans remords, ni regrets, ni repentir » la tête du Front National. Sur un mode plus grave, Jean-Marie Le Pen a cependant tenu à dire son regret pour le coup ne pas être parvenu sur le plan politique à stopper plus avant la terrible déliquescence qui frappe la France.
Jean-Marie Le Pen a précisé qu’il n’entendait pas, en tout cas dans les mois à venir, prendre partie pour tel ou tel candidat à sa succession, les adhérents du FN devant se déterminer en toute conscience en pesant les qualités des postulants. Dans le même ordre d’idée, le Secrétaire général Louis Aliot s’étant prononcé clairement en faveur de Marine Le Pen, il a annoncé qu’il était préférable, pour dissiper toute supputation maligne de partialité, qu’il ne soit pas chargé de l’organisation du congrès. Celle-ci a été confiée à un cadre émérite du FN, faisant consensus, Jean-François Jalkh, Secrétaire national aux élections, nommé officiellement « Secrétaire général chargé du congrès ».
Très sollicités par les journalistes à l’issue de cette conférence de presse, Marine Le Pen et Bruno Gollnisch ont rappelé avec force leur attachement à l’unité du Mouvement national, leur volonté que la compétition qui s’annonce ne se déroule pas dans un climat délétère et de coups bas, contrairement par exemple à ce à quoi nous ont habitué les caciques du PS ou de l’UMP. Et Bruno Gollnisch de préciser à titre d’exemple aux journalistes qui l’invitaient ardemment à prononcer des propos peu amènes sur la Vice-présidente du FN que si son cursus universitaire l’a amené à passer de nombreux concours, il n’a jamais détesté pour autant ses concurrents ! « Marine a des atouts. J’en ai d’autres, que le meilleur gagne ! ».