Désireuse d’accrocher son wagon au train médiatique mis en branle par l’affaire du barbu « nantais » et de son harem de femmes voilées –voir notre article ci-joint-, le député UMP Chantal Brunel a demandé « un état des lieux département par département » des familles polygames afin de « permettre une analyse des prestations versées et éviter d’éventuels abus ». Mme Brunel avait écrit en 2002 un ouvrage largement consacrée aux drames vécus par les femmes polygames, « sans papiers » et leurs enfants. Dénonçant une « opération politicienne », Marie-George Buffet, est montée elle aussi au créneau, la secrétaire nationale du parti communiste déclarant que « si la polygamie est avérée, une loi existe dans ce pays, il faut que la justice passe ». Interdite officiellement dans toute l’Union européenne, la polygamie l’est en effet aussi en France Depuis la loi Pasqua de 1993 qui est revenue sur la jurisprudence découlant d’un arrêt du Conseil d’Etat qui autorisa en 1980 le regroupement familial pour les ménages polygames. La polygamie soit, « le fait pour une personne engagée dans les liens du mariage d’en contracter un autre avant la dissolution du précédent », est passible d’un an de prison et de 45 000 euros d’amende (art 433-20 du Code pénal).
Nous évoquions en fin d’année dernière sur ce blog, le rapport de Sonia Imloul, fondatrice de l’association Banlieue 93, militante du Nouveau Centre d’Hervé Morin et membre du Conseil économique et social. Publiée le 27 novembre 2009 par l’institut Montaigne, think-tank de tendance libérale qui oeuvre pour la mise en place de la discrimination positive et des quotas ethniques, cette note relevait l’imprécision qui règne sur le nombre des unions polygames. « Une estimation émise par la commission nationale des Droits de l’homme (CNCDH) et datant de 2006 faisait état de 16 000 à 20 000 familles concernées, essentiellement en Ile-de-France, soit 200 000 personnes … Ce qui représente donc une dizaine d’enfants par pater familias ». Un chiffre que conteste d’ailleurs Sonia Imloul, relevait le quotidien Libération en février laquelle, « (s’appuyant) sur des estimations policières, a chiffré à 500 000 le nombre de personnes concernées par la polygamie sur notre territoire national ».
Mais dans l’esprit de Mme Imloul comme des dirigeants de l’UMP, la lutte contre cette situation, «source de délinquance » et « portant gravement atteinte à l’égalité homme-femme, pilier de notre République », ne passe pas par le retour au pays des contrevenants et de leurs familles, qui vivent largement aux crochets d’une France en voie de paupérisation accélérée. Mme Imloul indique ainsi que nos compatriotes devront supporter financièrement l’intégration des fratries polygame, par le biais d’une « relance de la politique de décohabitation, permettant aux coépouses d’aller vivre ailleurs avec leurs enfants ».
C’est-à-dire concrètement que les femmes concernées aient un accès prioritaire sur les familles françaises pour l’obtention de logements sociaux, comme le souhaite également la CNCDH. A cet avantage s’ajouterait différentes « mesures incitatives » : « obtention d’un titre de séjour, de la nationalité, cours de français, ouverture d’un compte bancaire »… Bref, il suffisait d’y penser, les Français paieront comme d’habitude !
Il est en effet absolument évident que le cas de ce barbu fraudeur-polygame jeté en pâture aux medias ne remettra pas en cause la présence, « chez eux chez nous » des familles polygames dont le chef de famille sait se faire plus discret. Jean-Marie Le Pen a ainsi souligné dimanche lors du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro, que « les caisses sociales françaises sont pillées par des milliers, des dizaines ou des centaines de milliers de personnes qui profitent indûment de nos législations ». A cette aune, « le plus important » n’est pas que les conjointes de cet homme « portent le voile intégral », mais « qu’elles bénéficient de l’allocation de parent isolé ».