Les défenseurs de l’Europe des patries ont le vent en poupe. Nous relations hier le bon score du mouvement Jobbik qui a fait dimanche une entrée historique au parlement national de Hongrie. Les nationaux hongrois ont obtenu 47 élus, chiffre hélas insuffisant pour pouvoir participer à l’élection présidentielle qui nécessite, selon la Constitution hongroise, la présence d’au moins 51 députés d’une formation donnée au parlement afin que celle-ci puisse présenter un candidat. Sans la chute très sensible du taux de participation au second tour, gageons que Jobbik aurait très certainement fait élire plusieurs députés supplémentaires. Ce même 25 avril, en Autriche cette fois, un autre mouvement ami du Front National, le FPÖ, présidé par Heinz-Christian Strache, présentait pour le coup une candidate à l’élection présidentielle en la personne de Barbara Rosenkranz.
Une élection sans réel enjeu, analyse la Fondation Robert Schuman, puisque « la victoire de Heinz Fischer, chef de l’Etat sortant, était assurée depuis le début de la campagne électorale ». Ainsi, « la participation accuse une très forte baisse, s’établissant à 49,17% (- 22,23 points par rapport à la précédente élection présidentielle du 25 avril 2004) et ce en dépit du vote pour la première fois à ce scrutin des jeunes à partir de 16 ans ».
.En effet face au social-démocrate Heinz Fischer, réélu avec 78,94% des suffrages, et « pour la première fois dans l’histoire de la République autrichienne, le Parti populaire (ÖVP), principale formation d’opposition, avait renoncé à présenter un candidat à la magistrature suprême. Le parti avait décidé de ne soutenir aucun des trois candidats en lice mais certains de ses membres avaient cependant accordé leur soutien à Heinz Fischer ». Dans ce contexte peu mobilisateur, la candidate du FPÖ a obtenu 15,62% des voix, loin devant Rudolf Gehring, leader des « Chrétiens » (CPÖ), qui a recueilli 5,44% des suffrages.
Contrairement aux analyses de beaucoup de politologues autrichiens, ce faible taux de participation n’a donc pas profité au FPÖ, la jeunesse autrichienne notamment, qui a puissamment contribué récemment aux succès électoraux de cette formation, ne s’étant pas déplacée en masse.
Juste après l’annonce de ce résultat, Mme Rosenkranz qui a été la cible d’une brutale offensive politico-médiatique tout au long de la campagne, a pointé le fait qu’elle avait été « victime, avec sa famille, d’une chasse aux sorcières ». Le FPÖ n’en reste pas moins sur la pente ascendante : il avait obtenu en juin 2008 à l’occasion des élections au parlement de la région du Tyrol 12,7% des suffrages, -contre 8% en 2003- et malgré alors la concurrence du défunt BZö de Jörg Haider, 13,4 % des voix aux élections européennes de juin 2009 -6,31 % des voix. en 2004.