Le porte-parole adjoint de l’UMP, Dominique Paillé, a affirmé que le parti sarkozyste resterait droit dans ses bottes sur la question de la burqa. Invité mercredi de TV5/Monde, il a délcaré que le gouvernemen t en tendait bien passer outre à l’avis du Conseil d’Etat en promulguant une loi d’ interdiction générale du voile intégral dans tout l’espace public, c’est-à-dire y compris dans la rue. Le Premier ministre François Fillon a annoncé mardi que le projet de loi du gouvernement serait examiné à l’Assemblée nationale en juillet, après sa présentation en Conseil des ministres le 19 mai. Le même jour Martine Aubry évoquant cette question , devant le conseil national du PS a affirmé que son parti serait favorable à une loi contre le voile intégral si elle reprenait l’avis du Conseil d’Etat.
Plutôt sur RMC, le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, a lui aussi assuré que les socialistes « voteront contre une loi d’interdiction générale du voile intégral parce qu’elle est inapplicable » . « Nous sommes contre le port du voile intégral, qu’il s’agisse du niqab ou de la burqa », a assuré M. Hamon mais, selon lui, « des fondements juridiques et légaux » existent déjà pour interdire cette pratique. Une analyse très majoritairement partagée au PS, hormis les voix discordantes de Manuel Valls ou d’Aurélie Filippetti, favorables à une loi d’interdiction totale dans tout l’espace public.
Au vu de l’impuissance de ce gouvernement à rétablir la sécurité et à défendre l’identité française, la question de l’applicabilité de cette future loi est en effet centrale. Celle-ci s’imposera-t-elle sur les Champs-Elysées cet été aux richissimes touristes en provenance des pays du Golfe ? Les policiers prendront-ils l’initiative d’intimer le même ordre sur un marché de Seine-Saint-Denis, à une sortie d’école à Vénissieux, dans les quartiers nord de Marseille ?
Le site fdesouche relevait l’aveu de Yannick Danio, Délégué national du syndicat Unité Police SGP-FO : « Les quartiers difficiles sont chauds et nous ne sommes pas loin de la situation de 2005. Les instructions verbales sont d’éviter les quartiers sensibles pour ne pas créer d’incident. (…). Ca veut tout simplement dire que l’on intervient que lorsque cela est nécessaire, en gros Police Secours. Maintenant il y a le discours politique et la réalité policière du terrain. (…) Il y a effectivement une violence vis à vis des personnes qui s’accentuent. 1100 policiers et gendarmes ont été blessés dans le cadre de leurs missions en janvier et février 2010. Maintenant que le thème de la sécurité est abordé quotidiennement par les médias, j’imagine que les électeurs ne sont pas dupes… ».
Autant dire que les forces de l’ordre sur le terrain ne prendront pas le risque de déclencher une émeute pour le port d’une burqa. D’autant qu’Il s’agit de ne pas sous-estimer la capacité de réaction des islamistes purs et durs. Déjà il ya six ans, et la situation a empiré depuis, un le rapport de la Direction Centrale des Renseignements Généraux (DCRG) publié le 6 juillet 2004 par le quotidien Le Monde, pointait un important « repli communautaire » touchant 300 quartiers de nos villes et banlieues et qui concernerait environ 1 800 000 habitants.
Une évolution profonde, qui paraît « difficile à endiguer » était il indiqué alors que « les habitants les plus aisés- le plus souvent d’origine européenne – déménagent massivement et que les commerces traditionnels ferment ». Le rapport mettait en lumière l’activisme des « prêcheurs islamistes du Tabligh ou salafiste », « devenus des acteurs de ces zones urbaines », dont « la présence a été constatée dans plus de 200 quartiers ».
Avec pour conséquence la multiplication du port des habits religieux ou orientaux, la dégradation du statut des femmes soumises à la pression violente des « barbus », la mise en place de commerces ethniques, de crèches islamistes, les slogans anti-français ou anti-juifs qui fleurissent sur les murs, la remise en cause dans les écoles des programmes et, comme dans les entreprises, une « radicalisation des pratiques religieuses ».
La timide esquisse gouvernementale d’une réaction face à la balkanisation de nos banlieues est à noter. Pour autant, l’UMP ne se donne aucun des moyens pour s’attaquer aux racines du mal, qui nécessiterait il est vrai d’appliquer le programme du FN ; une opposition nationale qui comme nous l’évoquions plus haut, reste l’ennemi à abattre pour la droite au pouvoir…