François Fillon annonçait mercredi soir sur TF1 la nécessité pour les Français de se serrer la ceinture pour tenter d’éviter un naufrage social et économique qui découle directement des politiques menées depuis des décennies par l’UMPS. A l’aune des déficits français, l’article publié mardi sur le site du magazine L’expansion expose sans ambages le coût financier d’une criminalité que nos gouvernements successifs se sont révélés incapables de juguler, soit un minimum de 115 milliards d’euros ! Une estimation basée sur une étude menée par l’économiste et mathématicien Jacques Bichot, membre honoraire du Conseil économique et social , professeur émérite à l’université Lyon III, pour le compte de l’Institut pour la Justice . C’est « la première fois en France qu’un travail d’évaluation d’une telle ampleur est réalisé ».
« De la fraudes fiscale aux meurtres, en passant par les agressions, les vols, la cybercriminalité ou encore le crime organisé, la délinquance sous toutes ses formes en France coûterait au moins 115 milliards d’euros chaque année. Soit l’équivalent de 6 points du PIB national. Ou encore du besoin de financement annuel des retraites à l’horizon 2050. Pour parvenir à ce chiffre, Jacques Bichot « précise qu’il a retenu la fourchette la plus basse des diverses études et estimations ». « Cela laisse penser que le coût réel de la délinquance en France pourrait avoisiner plutôt les 150 voire les 200 milliards d’euros » !
Il est indiqué que le professeur Bichot, « a pris en compte la quasi-totalité des crimes et délits (à l’exception des infractions au code de la route et des violences scolaires) commis entre juin 2008 et juin 2009, et comptabilisé leurs coûts, tant directs (préjudice financier et moral pour les victimes) qu’indirects (coût pour la collectivité, dépenses privées et publiques de sécurité, sentiment global d’insécurité).
Ainsi, la fraude fiscale coûterait « entre 29 milliards (estimations du Conseil des prélèvements obligatoires) et 50 milliards d’euros (estimations du Syndicat national unifié des impôts) » ; « les violences (homicides et tentatives d’homicide et autres agressions sexuelles, blessures volontaires, séquestration et chantage) environ 11,5 milliards de préjudices personnels et 2,6 milliards de préjudices diffus affectant l’ensemble de la population. Les vols sont comptés pour environ 10 milliards. Le crime organisé coûte environ 16 milliards d’euros. Le trafic de drogue, par exemple, fait perdre près de 4 milliards de productions licites, auxquels s’ajoutent 200 millions de soins médicaux ou psychologiques, 600 millions de tracas pour les familles et 800 millions pour l’insécurité. La délinquance en col blanc (production de faux, délinquance financière et informatique) coûte encore plus cher : plus de 20 milliards d’euros ».
Xavier Bébin, le délégué général de l’Institut pour la Justice met ses chiffres en exergue avec « les dépenses publiques de sécurité -justice, police, gendarmerie- (qui) ne s’élèvent qu’à 15 milliards d’euros (…), estimant ainsi que les moyens de lutte contre la délinquance sont aujourd’hui nettement insuffisants au regard de son coût pour la société ». A méditer alors que le gouvernement ne cesse de rogner sur les budgets et les effectifs de la police et de la gendarmerie…