L’information a été rapportée par Le Parisien le 15 avril 2009, plusieurs dizaines de clandestins, principalement africains, employés sur le site de Taïs à Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne), une filiale de Veolia, s’étaient mis en grève, encadrés et soutenus par des élus, les habituelles associations de gauche et d’extrême gauche, afin d’obtenir leur régularisation. Un vœu partagé par un certain patronat au nom du principe dévoyé de la libre-circulation et de la libre concurrence, consistant dans les faits à fragiliser les droits des travailleurs français. Ainsi le 3 mars dernier , les représentants de deux organisations patronales, la CGPME et Ethic –mouvement patronal qui a défendu récemment le droit de Quick d’islamiser ses restaurants au nom de la liberté d’entreprendre– le Syndicat national des activités du déchet, l’entreprise Veolia Propreté concerné par la grève citée plus haut ainsi que les syndicats CGT, CFDT, Unsa, FSU et Sud s’étaient rencontrés pour élaborer un texte en faveur de la régularisation des clandestins. Ils seront entendus…
Il y a certes encore des naïfs pour s’étonner que des centrales syndicales puissent partager cette même cause avec des groupes qui ont accueilli l’immigration de masse comme une divine surprise en ce qu’elle a permis de faire pression à la baisse sur les salaires des travailleurs manuels français. En réalité cette situation ne fait que confirmer que le vrai clivage politique qui traverse notre société, oppose d’un côté les partisans du « laisser-faire laisser- passer », qu’ils soient internationalistes d’extrême gauche, mondialistes socialo-libéraux, sarkozystes ou strauss-kahniens, et de l’autre les défenseurs de l’Etat nation, de la préférence nationale, d’un protectionnisme économique et social raisonné.
Dans un entretien accordé vendredi au quotidien Les Echos, Pascal Decary, directeur des ressources humaines de Veolia Propreté, et également administrateur du syndicat national des activités du déchet, a de nouveau défendu la nécessité de régulariser les clandestins, notamment pour les immigrés illégaux employés par son groupe. Un appel qui a au moins le mérite de mettre en lumière une nouvelle fois l’hypocrisie de ce gouvernement qui se garde bien d’évoquer ce type de sujet en période d’élections…
M. Decaury explique donc que le groupe Veolia « (a décidé), tout comme Ethic de travailler à une approche commune avec la CGT, pour demander des critères clairs de régularisation des faux-papiers ou sans-papiers et que nous avons souhaité être partie prenante des discussions qui viennent de démarrer avec le ministère de l’Immigration et le ministère du Travail ».
Campant sur les mêmes positions, Derichebourg Multiservices, un groupe spécialisé dans les services aux collectivités (nettoyage, gardiennage..) « (s’est félicité) de l’ouverture de discussions à ce sujet », souhaitant « que ces rencontres puissent aboutir à la définition d’un cadre juridique formalisé, juste et équitable permettant la régularisation rapide des salariés sans papiers employés et déclarés par des entreprises de bonne foi (sic) qui ignoraient la situation de ces salariés lors de leur embauche ».
Comme nous le notions alors , cette volonté de régularisation massive, sachant qu’il y aurait selon certaines estimations 400 000 salariés immigrés hors-la-loi dans notre pays, sera appréciée comme il se doit par les millions de travailleurs pauvres et de chômeurs en fin de droits en quête d’un travail.