La montée de la tension entre Israël et la Turquie s’est confirmée hier avec le vœu du Parlement turc, adopté à l’unanimité et adressé au gouvernement, « de revoir nos liens politiques, militaires et économiques avec Israël et de prendre les mesures efficaces nécessaires ». « La Turquie doit utiliser les moyens légaux nationaux et internationaux à disposition contre Israël ». « Israël est menacé de perdre son seul ami dans la région », a déclaré le Premier ministre Erdogan à Barack Obama lors d’une conversation téléphonique entre les deux hommes.
Ce « changement de braquet» de la Turquie –voir nos articles publiés sur le sujet- s’explique, rapporte Daoudal Hebdo, par le fait que le gouvernement islamiste actuel en poste à Ankara a été porté au pouvoir « par un peuple qui s’est profondément ré-islamisé et qui continue à se ré-islamiser ». « Le tropisme islamique fait que la Turquie se tourne aujourd’hui vers les pays musulmans et de façon a priori étonnante vers l’Iran chiite (…). Du coup, ces derniers temps, on n’entend plus guère les Turcs revendiquer leur adhésion à l’Union Européenne ».
Mais « les Turcs » sont déjà dans la place, comme l’atteste les manifestations qui se sont déroulées en peu partout en Europe contre « l’agression israélienne », notamment en France à Strasbourg sous une forêt de drapeaux turcs, et qui ont été émaillées d’incidents violents sur lesquels la majorité des médias a préféré faire largement l’impasse… De nouveau, on entend le cœur des pleureuses déclarer avec une touchante unanimité qu’« il ne faut pas laisser importer en France les conflits du Proche-Orient ».
A quoi il est facile de rétorquer qu’il fallait commencer par ne pas importer des millions d’immigrés qui par leur culture et leur religion se sentent solidaires de la cause palestinienne, quoi qu’on en pense par ailleurs. Ce qui est en cause n’est pas l’importation d’un conflit, mais l’importation de populations non assimilables. Diaspora non européenne à qui il est même parfois demandé de ne pas s’assimiler, selon les vœux formulés expressément par le Premier ministre Erdogan aux communautés turques de France et d’Allemagne…