La déliquescence de notre outil militaire, encouragée par le lobby atlantiste qui a renoncé à faire entendre la voix distincte de la France en la mettant à la remorque du Nouvel ordre mondial, ne devrait pas aller en s’arrangeant. Sous prétexte de la crise actuelle, certains dans l’entourage de l’Elysée n’ont pas grand mal à convaincre Nicolas Sarkozy de la nécessité de réduire les dépenses militaires de 3 à 5 milliards au cours des trois prochaines années. Selon la technique du voleur chinois, par petites touches successives, subrepticement, on acclimate dans les esprits l’idée que notre nation n’a plus les moyens d’assurer seule son indépendance. A quoi bon en effet se doter d’une armée autonome, capable de défendre les intérêts de la France, troisième puissance maritime mondiale et présente sur tous les continents, alors que l’on attend d’elle uniquement la mise sur pied, au cas par cas, d’une force d’appoint aux opérations de l’Otan ?
Dans le monde de plus en plus instable dans lequel nous vivons, où certaines grandes puissances tendent à creuser un fort écart technologique dans le domaine militaire avec les nations européennes de premier plan, notre pays ne consacre à sa défense que 1,5 à 2% de son produit intérieur brut (PIB), là où il serait nécessaire de faire porter l’effort à 3%. Le prix de la liberté…
Ce repli de la France imposé par des gouvernements « mondialisés », frileux et ayant renoncé à la grandeur nationale, n’est pas sans incidence sur la vie locale. On l’a vu dernièrement avec la mise en place de la nouvelle carte militaire, matérialisant, cette paupérisation accrue de notre armée. A cette aune, le cas de la ville de Châteauroux est emblématique. Celle-ci verra en 2012 le départ du 517éme régiment du train, ce qui se traduira par le déménagement de 1 000 familles et la perte de 1500 à 2000 emplois, avec les incidences que l’on imagine sur l’économie de la ville.
La parade trouvée par les autorités locales pour remédier à cette situation, mérite que l’on s’y arrête. La municipalité de Châteauroux a ainsi annoncé à grand coup de clairon, l’arrivée de plusieurs dizaines d’entreprises chinoises –de trente à cinquante selon les estimations- sur les lieux mêmes de l’ancienne caserne. Un « projet grandiose » qui, au dire de ses partisans, serait susceptible de créer 4 000 emplois dont 80% seraient « promis » aux salariés Français.
Nous aimerions le croire et nous réjouir de concert avec l’équipe municipale, mais à bien y regarder, la situation est nettement plus ambigüe. Car c’est le gouvernement la République populaire de Chine qui est demandeur et qui a choisi Châteauroux. Une délocalisation plutôt surprenante et qui laisse songeur, quand on compare le coût horaire de l’ouvrier (l’esclave) chinois à celui de l’ouvrier français. On l’aura compris, ce vœu de la Chine obéit clairement à une stratégie de guerre commerciale.
Le maire de Châteauroux a bien été obligé de l’avouer sur France Info: l’arrivée prévue des unités d’assemblage -et non de fabrication- de pièces détachées ne s’explique que par l’intention des chinois de bénéficier du label « made in France ». Label France qui sera alors singulièrement démonétisé au vu de la piètre qualité, en général, des produits chinois…
Un journaliste du Monde consacrant le 21 mai dernier un article à cette affaire a souligné lui aussi qu’une marque « estampillée « made in Europe » est porteuse d’un label « plus rassurant que le made in China , les produits finis pourront alors s’envoler pour le monde entier… »
Utiliser le ressort du patriotisme économique français et/ou communautaire de nos compatriotes pour mieux pénétrer le marché mondial et affaiblir notre économie, il fallait y penser…