Lundi, un « haut responsable » du bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a affirmé que l’Etat hébreu « ne s’excusera jamais » auprès d’Ankara pour le raid du 31 mai contre un navire turc tentant de forcer le blocus de la bande de Gaza. Une condition préalable qu’Ankara jugeait indispensable pour le maintien des relations entre les deux pays, jusqu’alors alliés et qui avaient signé en 1996 un accord de coopération militaire.
Le journal Hürriyet a confirmé ce lundi les propos du ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, selon lesquels la Turquie a interdit en représailles son espace aérien à tous les vols militaires israéliens pour « punir » Tel-Aviv de son intransigeance.
M Davutoglu a donc pressé Israël à s’excuser ou à accepter les conclusions d’une commission d’enquête internationale, voire celle d’une commission créée par Israël pour enquêter sur l’affaire de la flottille humanitaire. « Si cette commission conclut que le raid était injuste et s’ils s’excusent, cela serait aussi suffisant », a déclaré le ministre Turc qui a également insisté sur l’obligation de l’Etat juif de s’acquitter de compensations financières pour les dommages causés, notamment lors de l’arraisonnement du bâtiment turc.
Faute de quoi « les relations seront rompues » « Nous n’attendrons pas jusqu’à l’éternité pour la réponse israélienne », a-t-il ajouté, précisant que cette fermeture de l’espace aérien turc pourrait éventuellement être élargie aux vols civils. La Turquie était jusqu’à il y a peu, une destination de vacances très prisée des touristes israéliens.
Cette crise entre les deux pays confirme s’il en était besoin la détermination de la Turquie qui souhaite jouer un rôle central dans cette partie du monde, sans se laisser entraver par son adhésion à l’Otan, et encore moins par sa demande d’intégrer l’Union européenne. Une perspective qui (pour l’instant ?) semble s’éloigner et n’être plus une priorité pour Ankara…