Le vice-président du FN et candidat à la succession de Jean-Marie Le Pen a accordé au journal Minute paru ce mercredi un long entretien annoncé à la Une de cet hebdomadaire. Extrait de celui-ci tel qu’il a été sympathiquement rapporté sur le site Novopress.
Minute : Que pensez-vous des mesures avancées par Nicolas Sarkozy pour lutter contre la délinquance et la criminalité des Français d’origine immigrée ?
Bruno Gollnisch : » J’entends la gauche s’indigner, clamer que Nicolas Sarkozy veut appliquer le programme du Front national, or, et je pèse mes mots, les mesures qu’il propose sont absolument dérisoires ».
« Premièrement, Nicolas Sarkozy veut instaurer la déchéance de la nationalité française pour les assassins, fraîchement naturalisés, de policiers. Pourquoi seulement les assassins de policiers ? Pourquoi les assassins de vieilles dames pourraient-ils conserver notre nationalité ? ».
« Pourquoi les assassins d’enfants échapperaient-ils à la déchéance de la nationalité ? Pourquoi celui qui aura poignardé, assassiné peut-être, un chauffeur de bus, un commerçant ou, comme on l’a vu récemment à plusieurs reprises, un simple passant ayant eu le tort de lui refuser une cigarette ou de ne pas baisser les yeux à son approche bénéficierait-il d’une mansuétude ? Il est évident, sauf pour Nicolas Sarkozy apparemment, que tout auteur de crime ou de délit grave doit être déchu de la nationalité française s’il a acquis celle-ci de fraîche date ».
« Deuxièmement, la déchéance de la nationalité, ça ne veut pas dire l’expulsion ! Or le seul intérêt de la déchéance de la nationalité – hormis la satisfaction de savoir que le salaud n’est pas, ou plus, un ressortissant français – est que le « binational » qu’il était est ramené à sa nationalité étrangère et que l’on peut donc le contraindre à déguerpir ! Or de cela, il n’a pas été question dans le discours de Nicolas Sarkozy et pour cause : c’est lui qui a abrogé ce que l’on appelait la double peine et a supprimé la possibilité d’expulser les délinquants et les criminels étrangers ! ».
« Cette double peine était pourtant parfaitement justifiée puisqu’elle sanctionnait une double faute : d’une part le délit lui-même, d’autre part la violation du plus élémentaire respect de l’hospitalité française ».
Minute : Nicolas Sarkozy a dit aussi que la nationalité française se mérite. Ça vous rappelle quelque chose, non ?
Bruno Gollnisch : « Nicolas Sarkozy paye un lip service , comme disent les Britanniques, le « service des lèvres », au Front national, en disant cela. Il découvre le slogan qui est celui du FN depuis trente ans – et que jusqu’alors il dénonçait comme xénophobe – à savoir que la nationalité, ça s’hérite ou ça se mérite « .
« Mais concrètement, il propose quoi ? Est-ce que cela veut dire que demain, en dehors de la filiation, il n’y aura plus aucune attribution automatique de la nationalité en vertu de cet aberrant droit du sol qui favorise de plus l’immigration de peuplement jusqu’à entraîner une véritable substitution de population ? Est-ce que cela veut dire que, pour obtenir la nationalité française, il n’y aura plus que la procédure de naturalisation, qui donnera lieu, comme c’était le cas autrefois, à une enquête de moralité sur les intéressés ? C’est la seule mesure qui serait concrète, la seule qui serait efficace ».
« J’ajoute que la demande de naturalisation ne peut aussi être satisfaite qu’après une renonciation explicite de l’intéressé à sa nationalité antérieure. La possibilité d’avoir une double nationalité doit être supprimée ».
« J’ai été assez estomaqué d’apprendre à la lecture de Paris Match que, dans l’affaire Ribéry, la désormais célèbre Zahia, la prostituée mineure qui n’avait pas plus froid aux yeux qu’elle n’avait froid aux fesses, avait obtenu la nationalité française il y a un an ! Quelqu’un peut-il me dire quel est l’intérêt pour la France d’avoir naturalisé cette fille ? Il n’y a pas assez de prostituées chez nous ? ».
Minute : Alors pourquoi l’a-t-elle été ?
Bruno Gollnisch : « Elle a été naturalisée en vertu d’un principe de quasi-automaticité qui fait que la quasi-totalité des personnes qui la demandent l’obtiennent ! Plus aucune enquête de moralité n’est effectuée ! La France procède à plus de 100 000 naturalisations par an, soit une moyenne d’au moins 274 par jour, samedis, dimanches et jours fériés inclus ! Comment voulez-vous que des enquêtes sérieuses soient faites ? On se contente de vérifier si le dossier de demande est bien complet et on donne un coup de tampon ».
Minute : Il y a un problème que Nicolas Sarkozy semble prendre à bras le corps, c’est celui des Roms…
Bruno Gollnisch : « Semble prendre , la formule est juste. Il fait semblant. Il dit qu’il va faire fermer des camps illégaux, très bien. Et après ? France Terre d’asile, association immigrationniste bien connue, écrit ceci sur son site Internet : « Nous rappelons qu’il y aurait 10 à 12 millions de Roms en Europe dont la grande majorité serait des ressortissants communautaires depuis l’élargissement de l’Union européenne en 2004 et 2007. En d’autres termes, rien ne les distingue juridiquement du retraité anglais du Périgord ou de l’étudiant suédois à Paris, en ce qui concerne la liberté de circulation. «
« Eh bien France Terre d’asile a raison ! Même si j’en tire bien entendu la conclusion inverse, à savoir qu’il faut leur fermer la porte s’ils ne sont pas encore arrivés et les expulser s’ils sont déjà là. Or évidemment de cela, Nicolas Sarkozy ne parle pas, de sorte qu’il va faire fermer quelques camps devant les caméras de TF1 et que leurs occupants partiront s’installer ailleurs hors du champ des caméras mais toujours sur le territoire national ».
Minute : Concrètement, comment feriez-vous ?
Bruno Gollnisch : « Je renégocie les traités européens avec la Roumanie, la Bulgarie et tous les pays dont ces gens-là sont originaires. Il faut cesser de considérer que les traités sont immuables. Ce qui a été fait peut être défait, c’est tout de même l’un des principes fondamentaux des sociétés démocratiques ! Ou alors on considère qu’il y a un sens de l’histoire et que toute remise en cause de ce qui a été fait est une insulte au progrès , érigé en valeur absolue ».
« Ce n’est pas ma vision du monde ni de l’Histoire. L’Histoire s’écrit chaque jour, et ce sont les peuples et les hommes qu’ils portent au pouvoir qui l’écrivent« .
Minute : Nicolas Sarkozy a parlé de l’échec de cinquante ans de politique d’immigration, ce qui nous ramène à 1960, soit au milieu des Trente Glorieuses. La politique suivie par la France en matière d’immigration est-elle due selon vous à la pression du patronat afin d’obtenir une main-d’œuvre à bon marché ?
Bruno Gollnisch : « Au départ, c’est certain. Les dirigeants des grandes entreprises françaises n’ont aucune espèce de considération pour l’intérêt national. C’est même l’un des grands problèmes auquel notre pays est confronté : il n’y a plus de patriotisme économique. Le sentiment patriotique en général a lui-même déserté les hautes sphères économiques depuis longtemps. C’est d’ailleurs naturel : quand on pense en dollars, il devient rapidement impossible de raisonner en Français ».
« L’erreur a consisté à considérer l’économie – puis la finance – comme un but et non comme un moyen, le moyen de mettre ses compétences au service de l’intérêt national et de l’intérêt de ses compatriotes. Quant on ne pense plus qu’à son enrichissement, on en oublie la patrie, on oublie les responsabilités que l’on a vis-à-vis de ceux avec lesquels on devrait partager une communauté de destin. Et on les délaisse pour intégrer ce qui constitue maintenant la caste mondiale des super-privilégiés, l’ hyper caste comme il y a l’ hyper puissance « .
Minute : Les Français ont pâti de cette immigration. Dans quelle mesure la France en a-t-elle été victime sur le plan économique ? N’en a-t-elle pas plutôt bénéficié ?
Bruno Gollnisch : « Contrairement à une idée communément répandue qui veut que la France a, comme vous le suggérez, bénéficié de la main-d’œuvre immigrée pour son développement dans les années soixante, elle en a au contraire payé le prix fort en raison de notre système socialisé sur lequel le patronat a joué pour son plus grand profit. Pour les travailleurs français (…) ». L a suite de cet entretien est à découvrir dans Minute.
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