Incontestablement, la « Conférence Internationale des Organisations patriotiques », conjointement organisée les 12 et 13 aout à Tokyo par Bruno Gollnisch et la formation patriotique nippone Issuikai n’est pas passée inaperçue ! Mitsuhiro Kimura, président d’ Issuikai depuis 2000, ami de longue date des patriotes français, avait participé à l’université du Front National en 2004 à Nice. Lors des travaux qui ont réuni Jean-Marie Le Pen et le Vice-président du FN, Thibault de La Tocnaye (responsable des argumentaires) et Catherine Salagnac (spécialiste émérite des dossiers européens) , mais aussi des amis européens du FN, ont été évoqués les problèmes de l’Union européenne, l’impact de la globalisation sur la souveraineté des Etats et les atteintes aux identités nationales.
L’objectif d’une « meilleure compréhension commune entre les défenseurs des identités nationales » mis en avant par le vice-président du FN pour expliquer une des raisons d’être de cette conférence a été largement atteint.
Les participants ont également réfléchi et débattu sur l’avenir des mouvements nationaux, les conditions de l’arrivée au pouvoir d’une alternative patriotique au mondialisme, les méthodes de diabolisation –souvent similaires- dont ils sont victimes dans leurs pays respectifs. La déclaration solennelle qui a conclu les travaux le 13 août, lue par le vice-président du FN, est consultable sur ce site.
Ces quelques jours ont été l’occasion pour les personnalités présentes –Adam Walker du British National Party, les députés hongrois de Jobbik , le docteur Kristina Morvai et Bela Kovacs, les parlementaires flamands Koen Dillen et Philip Clays du Vlaams Belang, leurs homologues autrichiens du FPO, Andreas Molzer et Franz Obermayr, accompagnés du spécialiste des questions européennes, Dietmar Holzfeind, le vice président du Partido Nacional Renovador, le portuguais Pedro Frade , le responsable politique espagnol Alberto Torresano…- de resserrer aussi les liens d’amitiés qui les unissent, au-delà de leur identité de vue politique, en se retrouvant dans un cadre moins formel que celui du Parlement européen ou des « classiques » réunions politiques .
Cette conférence, a aussi bénéficié a postériori, du « buzz » assez gigantesque suscité par la visite le 14 août des parlementaires européens et de leurs amis japonais au sanctuaire Yasukuni, toujours à Tokyo. En ce lieu, qui selon la formule de Bruno Gollnisch « est un peu l’équivalent pour les Japonais de ce que serait pour les Français la réunion au même endroit de la tombe du soldat inconnu et de Saint-Louis des Invalides », repose les âmes de plus de 2,5 millions de soldats japonais morts au combat depuis le XIXème siècle.
Le « hic » c’est que parmi ceux-ci figurent également les 14 dignitaires japonais pendus par les Américains après la capitulation japonaise de 1945 ce qui a déclenché, au nom du politiquement correct, l’hystérie de la presse anglo-saxonne qui a donné un écho très retentissant à cette visite.
Plus de 120 journalistes, japonais et étrangers, était présents le 14 août au sanctuaire Yasukuni pour accueillir la délégation des patriotes européens et japonais !
Interrogé sur cette initiative le 9 aout lors de la conférence de presse tenue peu avant son départ, Bruno Gollnisch avait anticipé cette « polémique », dont les prémices étaient alors dans l’air : « il y a les bons criminels de guerre avait-il ironisé, ce sont les vainqueurs, dont l’ambassadeur (américain) était récemment l’hôte de marque des cérémonies de la bombe d’Hiroshima. Ca, c’est les bons. Et puis il y a les mauvais criminels de guerre, ce sont les vaincus. Moi je dois dire que 65 ans après la guerre, je ne participe pas de cette rhétorique, elle ne m’intéresse pas. Nous n’allons pas du tout faire l’apologie de la politique impérialiste qui a été celle du Japon il y a 70 ans. Nous rendons hommage au courage malheureux de soldats, fussent-ils dans le camp adverse ».
A dire vrai, cette présence de Bruno Gollnisch et de ses amis a suscité un débat encore plus grand au Japon même, lequel a occupé tout l’espace médiatique ces dernières semaines. D’autant que le récent changement politique à la tête du pays, avec l’arrivée au pouvoir d’une coalition de centre-gauche, a placé cette question de la présence de politiciens japonais à Yasukuni au cœur du débat, les nouveaux dirigeants ayant manifesté leur souhait de ne plus s’y rendre.
L’opposition de droite s’est emparée du retentissement créé par cette visite du 14 août en arguant que cet hommage aux soldats japonais devait être poursuivi officiellement. Ils ont été rejoints sur ce point par des députés de la majorité qui se sont désolidarisés de leur gouvernement…
Car comme l’a souligné également Bruno Gollnisch, « des responsables politiques de pays ayant subi au siècle passé l’impérialisme japonais se sont aussi rendus à Yasukuni dans une démarche de réconciliation. A l’image de François Mitterrand et d’Helmut Kohl scellant de nouveau symboliquement l’amitié franco-allemande en se recueillant main dans la main à Verdun lors de la commémoration des soixante dixième anniversaires de cette terrible bataille ».
« Mais pour les petits esprits étroits et/ou mal intentionnés il s’agit encore une fois de véhiculer une image déformée de la démarche qui est celle du FN et de ses amis. Et ce alors même que nous œuvrons pour préserver des effets d’une globalisation ravageuse l’indépendance, l’identité, les libertés, la souveraineté de toute les nations, sans aucune agressivité à l’égard des autres peuples. Face au moloch mondialiste la formule popularisée par Jean-Marie Le Pen reste plus que jamais d’actualité : Nationalistes de tous les pays unissez-vous ! ».