De Bernard-Henry Lévy qui a lancé une pétition qui aurait recueilli 80 000 signatures, à Dieudonné M’ Bala en passant par le Vatican, des organismes de défense des droits de l’homme à la plupart des chancelleries des pays occidentaux, la « mobilisation » en faveur de Sakineh Mohammadi-Ashtiani est intense. Cette iranienne a été condamnée en 2006 dans son pays à la peine de mort par lapidation pour adultère et complicité dans le meurtre de son mari. Son fils dit craindre l’exécution de la sentence après la fin du Ramadan c’est-à-dire dans quelques jours. Pour en rajouter dans l’horreur, Mme Mohammadi-Ashtiani aurait été condamnée en outre à 99 coups de fouet, suite à la publication d’une photo d’une femme sans foulard censée la représenter dans le quotidien britannique The Times du 28 août. Lundi le Parlement européen a apporté son soutien unanime à Sakineh Mohammadi-Ashtian. Les députés européens doivent voter une résolution en sa faveur mercredi.
Pour autant, en France, si « défenseurs des droits de l’homme » s’agitent beaucoup quand ceux-ci sont violés dans les pays « exotiques » et lointains , ces derniers et plus largement les associations défendant « les libertés fondamentales », font souvent preuve d’un autisme étrange quand elles sont bafouées chez nous.
Le cas de Vincent Reynouard est à cet égard emblématique. Pour la publication d’un opuscule dit « révisionniste », ce père de huit enfants a été condamné en première instance, d’abord, puis par la Cour d’appel de Colmar ensuite, à un an de prison ferme. Extradé de Belgique il purge actuellement sa peine.
Certes, on peut trouver les opinions, les thèses défendues par M. Reynouard parfaitement non fondées, nulles et non avenues ou odieuses. Mais somme toute, c’est justement à la possibilité d’exprimer des opinions contraires à la doxa officiel, que se mesure le degré de liberté d’un pays donné. Or, dans celui de Voltaire, dont la célèbre phrase est souvent citée – «Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire»- la loi stalinienne du communiste Gayssot, dont le champ d’application a été étendu par les députés UMP en 2005, a réintroduit le « délit d’opinion ».
Certes, nous ne comparons pas le sort de M. Reynouard, avec celui qui menace la femme iranienne citée plus haut, et la France n’est pas (encore) un pays totalement soumis à une dictature orwellienne, mais l’espace de liberté se réduit d’année en année.
Evoquant « l’affaire Reynouard » le le 30 août sur Radio Courtoisie en compagnie d’Henry de Lesquen et d’Eric Letty, Jean-Yves Le Gallou a rappelé que « l’emprisonnement de Vincent Raynouard a valu à la France – c’est quand même un peu triste – des déclarations des autorités iraniennes et des autorités vénézuéliennes pour condamner cette atteinte aux libertés, ce qui est évidemment un petit peu ironique. Mais, après tout, la vérité c’est qu’effectivement il y a des choses qu’on peut dire à Paris et pas à Téhéran, mais il y a aussi des choses qu’on peut dire à Téhéran mais qu’on ne peut pas dire à Paris ».
Cette situation devrait faire réagir nos compatriotes, ou a tout le moins, « intellectuels » et « journalistes », mais il est vrai que pas un « grand » media, pas une « grande figure » du « sérail », ne se sont fait l’écho de l’emprisonnement de ce révisionniste.
Ce rétablissement du délit d’opinion, si nous n’y prenons garde, permettra demain de frapper de mort sociale, d’embastiller, de condamner lourdement -c’est d’ailleurs déjà le cas-, celles et ceux qui osent critiquer la politique de substitution de population, dénoncer les conséquences pour notre peuple de l’immigration-invasion, des politiques menées dans ce domaine depuis trente ans par les partis du système sous la pression du lobby mondialiste. On le voit, l’enjeu n’est pas mince.
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