Sommes-nous en présence d’un « Sarkogate » ou d’un « woerthgate » comme l’affirme le PS ? Une affirmation qui s’appuie sur les révélations du journal Le Monde selon lesquelles une enquête a été menée par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) dans l’affaire Bettencourt-Woerth. Dans son éditorial, le quotidien qualifie la DCRI de « cabinet noir » qu’utilise l’Elysée pour « s’affranchir des règles de la simple justice ». L’Elysée a démenti et le quotidien a annoncé son intention de déposer plainte contre X pour « violation du secret des sources », en l’espèce l’intervention présumée des services du contre-espionnage pour identifier la personne ayant renseigné un de ses journalistes travaillant sur cette affaire.
Un « scandale » qui donne un peu d’air à la gauche dans une actualité dominée par la réforme des retraites dans laquelle elle n’apparaît aux yeux des Français guère plus crédible que la majorité, mais aussi par la thématique immigration-insécurité qui est aussi, et c’est un euphémisme, un sujet où socialo-communistes et écolo-gauchistes ne sont guère crédités d’un grand réalisme et d’une grande fermeté.
Le Secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Pierre Lellouche n’a pas hésité en tout cas à en faire des tonnes sur le dossier des Roms pour attirer l’attention médiatique, n’hésitant pas a passage à affirmer des contre-vérités, par ignorance ou sciemment, et à dénigrer le FN –voir le communiqué de Bruno Gollnisch de ce jour.
« La France est un grand pays souverain (…). Je n’ai pas l’intention d’être traité, au nom de la France, comme un petit garçon ». «On en en train de dresser le procès européen de la France pour la façon dont une circulaire est rédigée» a déclaré M. Lellouche en marge d’une réunion à Bruxelles avec ses homologues européens sur ce sujet. Un militant atlantiste de choc qui s’est notamment dépensé sans compter pour la réintégration de la France sous la tutelle militaire du Nouvel ordre mondial, prenant la pose du défenseur de notre souveraineté nationale, ça ne s’invente pas…
Or, c’est bien sous la pression de Bruxelles que Brice Hortefeux signera une nouvelle circulaire aux préfets sur l’évacuation des campements illicites dans laquelle le mot « rom » a disparu. Une précaution sémantique pour répondre aux critiques de la commission européenne, mais aussi de l’ONU.
Le Figaro l’a rappelé, le porte-parole de Viviane Reding, la commissaire à la justice et à la citoyenneté, déclarait déjà en août que «dans notre Union européenne, aucun citoyen ne doit devenir la cible de l’action répressive seulement parce qu’il appartient à une minorité ethnique ou à une certaine nationalité». « Le Gisti (Groupement de soutien aux travailleurs immigrés) a annoncé son intention de déposer un recours devant le Conseil d’Etat. L’eurodéputé et n°2 du PS Harlem Désir a appelé la Commission européenne à engager une procédure d’infraction à l’encontre du gouvernement français».
Il faut bien sûr ne pas être dupe de toute cette agitation et des coups de menton des uns et des autres. Toute cette agitation autour des Roms, comme le rappelait le FN dernièrement, est l’arbre qui cache la forêt de l’immigration-invasion en provenance des pays extra-européens.
Une opération qui porterait ses fruits auprès de l’électorat national si l’on en croit le dernier baromètre Ipsos pour Le Point. Le chef de l’Etat « gagne(rait) plus de vingt points chez les sympathisants du Front national. 31,90 % d’entre eux étaient satisfaits de l’action de Nicolas Sarkozy au mois d’août, ils sont 52,4 % en septembre ». « Le très musclé discours sécuritaire de Grenoble, annonçant le 30 juillet dernier la déchéance de la nationalité pour qui s’en prend aux forces de l’ordre, a porté ses fruits au moins du côté de l’extrême droite ».Plus globalement, « 34 % des Français sont favorables à son action, comme au mois d’août. 62 % des Français y sont défavorables ».
Ayant très largement construit sa popularité et gagné l’élection présidentielle de 2007 sur sa capacité supposée à endiguer l’insécurité et à défendre l’identité française, s’il est un domaine dans lequel le chef de l’Etat a complètement échoué c’est pourtant bien celui-là.
Avec la complicité active d’une gauche qui joue pleinement sa partition, Nicolas Sarkozy tient le rôle resté célèbre du ministre Potemkine –photo- auprès de Catherine II de Russie lors d’un de ses déplacements pour lui cacher la misère qui sévissait dans son empire. Il construit pour l’opinion un riant décor avec des lois et des mesures en carton-pâte censés apporter la preuve que ce gouvernement entend lutter contre une immigration qui menace notre sécurité, notre prospérité et nos libertés. En fait, il se complaît dans la politique de la poudre aux yeux.