Alors que le projet de loi Besson sur l’immigration est actuellement en débat à l’Assemblée nationale, Bruno Gollnisch tiendra vendredi à Nanterre une conférence de presse sur ce sujet et plus largement sur la politique gouvernementale dans ce domaine. Une occasion pour le vice-président du FN de rétablir un certain nombre de vérités, à l’heure ou selon un récent sondage BVA, deux tiers des Français estiment que les positions récentes de l’UMP au pouvoir «se rapprochent de celle du FN». Les clins d’œil appuyés du parti sarkozyste en direction de l’électorat national, qui déclenchent l’indignation plus ou moins feinte d’une gauche qui sait à quoi s’en tenir, sont niés de manière assez grotesque par certains ténors de la majorité.
Jamais en retard lorsqu’il s’agit de manier la langue de bois et de sortir des énormités, Xavier Bertrand a une nouvelle fois décroché le pompon. Le secrétaire général de l’UMP a ainsi affirmé comme preuve que cette mise en avant des questions liées à la l’insécurité et à l’immigration ne visait pas à draguer l’électeur frontiste, le fait que «le monde ouvrier et les employés sont attentifs à ces questions». «Et, que je sache, ce sont pourtant des Français qui votent plutôt à gauche», a-t-il relevé. Bien sûr, M. Bertrand ment (par omission) de manière éhontée, à moins d’être le seul homme politique à n’avoir jamais consulté une analyse électorale, à ignorer que c’est au sein justement du monde ouvrier et de manière générale chez les employés, que le poids du FN est particulièrement important.
Entre proférer des énormités ou être suspecté d’être le dirigeant d’un parti qui se « frontnationalise », selon l’expression du député socialiste Arnaud Montebourg, M. Bertrand à donc fait son choix. Cette gêne de Xavier Bertrand peut aussi s’expliquer par son appartenance à la secte du Grand Orient qui dans un récent communiqué déclarait au sujet des débats en cours à l’Assemblée qu’il « ne peut accepter que soient remis en cause deux principes fondamentaux : le droit du sol et le refus de toute distinction entre des Français dits de souche et ceux ayant acquis récemment la nationalité française, qui le seraient un peu moins ».
Preuve de la fracture existant au sein de l’UMP sur ces questions, le débat intitulé «immigration et islamisme : la France menacée ? »» qui devait se dérouler demain au siège du parti, organisé par le groupuscule « libéral-conservateur » La droite libre, a été finalement annulé par la direction et déplacé à l’Assemblée Nationale ( ?). Une des figures de l’aile droite de l’UMP, le député Christian Vanneste, y avait annoncé sa présence, mais aussi l’homme de gauche Pierre Cassen, de Riposte Laïque, un des organisateurs du fameux « Apéro-pinard » (interdit) de la Goutte d’Or…
Ce malaise s’est cristallisé ces dernies jours. Le très immigrationniste député UMP Etienne Pinte a déclaré mardi sur I-télé qu’il « ne (votera) pas le projet de loi Besson sur l’immigration », se disant « hostile à (un) texte, qui (…), vise à draguer l’électorat du Front national ». Il a par ailleurs assuré que François Fillon lui même «n’adhérait certainement pas à 100 % à toutes les dispositions» de celui-ci.
Le député villepiniste François Goulard a fait savoir que lui aussi « ne (votera) pas ce texte », « (espérant) qu’un certain nombre de députés voteront en fonction de leur conscience ».
Rapporteur UMP du texte, Thierry Mariani a tenté de se défendre : « est-ce que tirer sur un gendarme, c’est une preuve d’intégration ? », a-t-il dit pour justifier le projet de déchoir de sa nationalité un Français naturalisé depuis moins de dix ans qui aurair tué un policier ou un gendarme.
« C’est du symbole. En politique, il y a du symbole », a ajouté M. Mariani. Une mesure symbolique en effet, prévue dans le programme du FN, mais qui faute de s’inscrire dans un registre plus général, restera marginale et sans incidence réelle. Car c’est à une délinquance plus quotidienne, aux exactions de la racaille ou de la pègre immigrée auxquelles nos compatriotes sont de plus en plus exposés: les agressions contre les personnes ont augmenté de 16% en trois ans !
Cette déchéance, dans ce cas précis, ne concernerait qu’une poignée de Français de papier par an…sans remettre en cause la poursuite de l’immigration dite légale, le droit du sol et le regroupement familial, responsables des conséquences de la colonisation de peuplement que nous subissons. Cette agitation de l’UMP s’apparente une nouvelle fois à un attrape-gogo sarkozyste. La preuve est d’ailleurs là, irréfutable, de l’idéologie xénomane et mondialiste qui reste hélas, le cœur nucléaire d’un parti dont beaucoup d’électeurs, voire d’élus de base, appartiennent pourtant à la droite de conviction : le refus d’instaurer la préférence nationale.