Les députés poursuivent ce jeudi matin l’examen du projet de loi Besson sur l’immigration –voir notre article publié hier- notamment la mesure d’extension de la déchéance de nationalité aux Français naturalisés condamnés pour meurtre de gendarmes ou de policiers. Un débat qui a offert hier l’occasion aux députés UMP membres du « Collectif de la droite populaire », à l’aile droite du parti sarkozyste (Lionnel Luca, Thierry Mariani, Philippe Meunier, Jacques Myard , Christian Vanneste…), d’avancer, au détour d’un amendement de M. Luca, une proposition tirée du programme du Front National, à savoir l’abolition du droit du sol.
Le Figaro s’en fait l’écho aujourd’hui, les députés en question ont échoué » à remettre en cause le droit du sol », « (proposant) sans succès que les étrangers nés en France puissent devenir français à condition d’en manifester la volonté ».
Encouragé par les « progressistes » du parti sarkozyste, Eric Besson a très vite sifflé la fin de la récréation rapporte le quotidien en « exhortant les députés à ne pas opposer « droit du sol et droit du sang en en faisant un clivage idéologique » (sic). Courageux mais pas téméraire, Thierry Mariani, pourtant « politiquement favorable à l’esprit de l’amendement Luca, a invité ses collègues à voter contre ( !) car on ne refait pas le droit de la nationalité au détour d’un amendement ».
Certes. Mais le problème avec le parti sarkozyste c’est qu’ « au détour d’un amendement » ou pas, il n’y a aucune volonté réelle de revenir sur les aberrations de notre actuel code de la nationalité qui ne prend pas en compte les conséquences, pour la France et les Français, des bouleversements démographiques et migratoires de ces 40 dernières années…
On le constate, la «frontnationalisation » de l’UMP relève largement du fantasme, et ne va guère au-delà de quelques formules électoralistes, d’autant que les élus soucieux de relayer, peu ou prou, le programme du FN, restent extrêmement minoritaires et isolés.
Le porte-parole de l’UMP, Dominique Paillé, réaffirmait ainsi le 29 juillet –voir notre article publié à cette même date- , que les députés du Collectif de la droite populaire « ont mal lu le programme ( de Sarkozy en 2007) » et qu’il n’étaient donc pas en phase avec les orientations des instances de leur parti. Difficile de donner tort à M. Paillé sur ce point…
De même, nous l’évoquions le 7 avril, seuls 14 députés UMP (sur les 317 du groupe à l’Assemblée nationale…) ont répondu à l’appel de leur collègue Philippe Meunier, proposant d’« arrêter l’immigration de peuplement », ou encore « l’expulsion du territoire national » des « délinquants étrangers arrêtés et condamnés une fois leur peine purgée » ; une possibilité supprimée par Nicolas Sarkozy lui-même une fois élu à l’Elysée.
Dans l’incapacité qu’ils sont de changer l’UMP de l’intérieur, on peut s’interroger à ce qui peut bien pousser ces députés là à y rester…