Dans le cadre de la campagne interne, Bruno Gollnisch était ce dimanche à Loupiac en Gironde sur les terres du Secrétaire départemental Jacques Colombier. Plus de trois cents adhérents étaient présents pour écouter le vice-président du FN évoquer l’actualité politique et préciser sa vision du devenir de l’opposition nationale.
Il a tenu une nouvelle fois à réaffirmer son attachement à l’unité des nationaux, aux valeurs et au « cœur nucléaire » du programme frontiste : la défense des libertés nationales, de notre civilisation helléno-chrétienne et de l’identité du peuple français. Et ce au moment, ou « l’agitation brouillonne et désordonnée du gouvernement » sur les thématiques de l’insécurité et de l’immigration « légitime les diagnostics » du FN. « C’est bien le Front, c’est bien Le Pen qui avaient raison ! ».
« Marine et moi, nous sommes sur le même navire, nous n’allons pas trouer la coque » a-t-il notamment déclaré, alors qu’il était questionné sur la succession du « Menhir », rappelant sa fidélité sans faille à l’homme qui pendant des décennies a incarné , et de quelle manière, le combat des patriotes français : « Je n’ai jamais laisser tomber Jean-Marie Le Pen, même quand on trouvait que ses propos, y compris dans nos rangs, étaient trop ceci ou pas assez cela ».
Il a tenu également, au détour d’une question sur la stratégie de dédiabolisation du FN que les medias imputent à Marine, à rappeler les limites de cet exercice. Certes, il faut inlassablement exposer la réalité du programme du FN, gagner certainement en attractivité, en efficacité dans la présentation de celui-ci. Il est du devoir des frontistes, de dissiper les mensonges, interprétations oiseuses et autres mauvais fantasmes véhiculés par leurs adversaires. Il est nécessaire de ne pas se complaire dans la « culture du ghetto », tout autant prison que lieu rassurant dans lequel nous restons « entre nous », avec la satisfaction stérile « d’avoir raison ». Nous devons propager, libérer nos idées qui ont été enfermées pendant des années par un Système qui a multiplié les manœuvres et les procès en sorcellerie pour contenir l’audience de l’opposition nationale.
Pour autant, a précisé Bruno Gollnisch, cette louable volonté de débarrasser le FN de sa « mauvaise image » ne doit pas conduire à l’erreur inverse, celle de renier ce que nous sommes, de mettre sous le boisseau ce qui constitue justement la spécificité du FN. « Il ne faut pas courber le front, car après ils exigeront que vous courbiez la tête », l’échine, puis que vous vous mettiez à genoux, à plat ventre et que vous rampiez devant eux: vous n’en ferez jamais assez ! ».
Car les vraies causes de la diabolisation du FN résident justement dans son programme, clairement exposé à nos compatriotes, et non dans les arrière-pensées que lui prêtent ses adversaires. C’est parce que le FN remet en cause par son émergence le partage du pouvoir et de ses fromages entre partis, syndicats, groupes de pressions et autres « clubs philosophiques » qui ont confisqué la souveraineté populaire qu’il est « diabolisé » ; c’est parce qu’il défend les valeurs de notre civilisation face au mondialisme, aux menées du Nouvel ordre mondial, qu’il est victime de campagnes récurrentes de désinformations ; c’est parce qu’il incarne une réelle alternative, une autre « vision du monde », dénonce la disparition programmée des indépendances nationales, la politique de substitution de population, qu’il est combattu avec virulence.
Ce n’est pas au FN de jeter aux orties ses « fondamentaux » , vers lequel se tournent un nombre croissant de Français : c’est aux hommes et aux femmes de bonne foi des partis du système de prendre conscience de la nocivité du logiciel politique qui pilote ce pays… et d’avoir le courage d’en tirer les conclusions qui s’imposent.
Apparaissant aux yeux de nombreux adhérents comme « le gardien de la flamme », un gage de fidélité aux idéaux qu’il a puissamment contribué à mettre en ordre et à formuler dans le programme du Front National, Bruno Gollnisch n’a pas voulu insulter l’avenir. Refusant de camper sur des positions trop rigides quant au devenir du FN après le Congrès de Tours, il a précisé qu’il ne « (confondait) pas les deux échéances » que sont la désignation du nouveau président du FN et la présidentielle de 2012.
« Pour le moment je suis candidat à la présidence du Front National », a-t-il ajouté, laissant la porte ouverte à un partage des rôles s’il succédait à Jean-Marie Le Pen. Soit une éventuelle candidature de Marine à l’Elysée, si celle-ci apparaissait mieux placée dans les enquêtes d’opinion : « On pourrait éventuellement en discuter »…