Une polémique comme l’affectionne les medias : la publication du livre du journaliste du Parisien Azzedine Ahmed-Chaouch, sur le Président du FN, délicatement intitulé « Testament du diable – Les derniers secrets de Jean-Marie Le Pen » -plus racoleur tu meurs !- fait quelque bruit. Elle a obligé Bernard Tapie à démentir par l’absurde sa rencontre avec le « Menhir » en 1993, confirmé par ce dernier à M. Ahmed-Chaouch lors d’un entretien. Un livre qui intervient « au bon moment » pour tenter de parasiter la campagne interne du FN en remettant aussi sur le tapis le supposé antisémitisme du président du Front National.
Une certaine presse communautaire évoque ainsi un nouveau « dérapage » de Jean-Marie Le Pen, celui-ci estimant dans ce même livre, toujours cité par le journaliste du Parisien, qu’à l’origine de l’écho international donné à l’Affaire dite du « détail » en 1987, on trouve un organisme proche du Mossad israélien, qui aurait orchestré et instrumentalisé celle-ci.
Si ce type d’accusation portée contre le Président du FN ne trouble guère les adhérents du FN qui savent à quoi s’en tenir, elle vise bien sûr à semer le trouble dans l’opinion.
Comme cela fut déjà le cas en 2006 lorsque Marine Le Pen, pourtant membre de la Délégation pour les relations avec Israël du Parlement européen, se vit interdire par Tel-Aviv de participer à une visite dans l’Etat hébreu, plus précisément de toute possibilité de rendez-vous politique au cours de ce séjour. Bruno Gollnisch avait été alors un des rares à relever «qu’il ne revient pas au gouvernement hôte, de dire la composition d’une délégation du parlement européen ».
Le traitement de la campagne interne du FN mérite bien sûr beaucoup mieux que cette diversion, à commencer par les propositions concrètes qui sont avancées par les candidats à la succession de Jean-Marie Le Pen, notamment par Bruno Gollnisch pour redynamiser le FN, améliorer son efficacité et son mode de fonctionnement, toutes choses, il est vrai, très secondaires pour les medias…
Au nombre des différences d’approche entre les deux prétendants pour « l’après Jean-Marie Le Pen », il en est une pourtant assez radicale en ce qui concerne l’articulation même de l’action du FN.
Ainsi, alors que Marine a réitéré auprès des journalistes de la rédaction de Nice-Matin son souhait que « le futur patron du Front national (soit) candidat à l’élection présidentielle », Bruno Gollnisch a fait entendre une autre approche. Comme il l’a dit dimanche à Loupiac –voir notre article publié lundi- « pour le moment (il est) candidat à la présidence du Front National », mais ne refuse pas a priori un partage des rôles.
Concrètement, il n’est pas inenvisageable qu’il soit à la tête du FN et que Marine représente celui-ci à la présidentielle de 2012. « On pourrait éventuellement en discuter a proposé Bruno Gollnisch, je n’exclu rien, aucune possibilité »…